GENEVE, 12 Décembre (KUNA) -- Le Programme alimentaire mondial a alerté, vendredi, sur les répercussions d’une crise de financement majeure à laquelle il est confronté au Soudan, expliquant que les financements actuellement disponibles ne sont suffisants que pour quatre mois.
S’exprimant depuis la capitale italienne, Rome, lors d’une vidéoconférence de presse tenue à Genève, le directeur adjoint du PAM, Ross Smith, a affirmé que le programme se trouve au seuil d’un effondrement sérieux des chaînes d’approvisionnement alimentaires qui l’oblige à réduire fortement les rations alimentaires à partir d’avril 2026.
Il a expliqué que le programme est obligé de réduire d’environ 70% les rations alimentaires pour les communautés souffrant de famine et 50% des rations alimentaires pour les communautés exposées à la famine.
Il a ajouté que la situation dans la ville soudanaise d’El Fasher « dépasse les limites de la tragédie », d’autant plus qu’entre 70 et 100 mille personnes sont piégées à l’intérieur de la ville en raison d’une interruption complète des réseaux de communication et de l’absence de toute organisation internationale ou humanitaire.
Quant au PAM, il s’appuie sur des informations provenant d’images satellites et de témoignages de survivants qui décrivent la ville comme « une scène de massacres, de corps incinérés et de marchés abandonnés ».
Il a fait savoir que plus de 650 mille personnes fuyant camp de Zamzam et d’El Fasher ont trouvé refuge dans et autour de Tawila, passée d’une petite ville à l’un des plus grands sites de déplacement au Soudan au moment où le choléra et d’autres maladies font ravage en raison de l’absence presque totale de services de santé, d’eau et d’assainissement.
Il a ajouté que le programme a pu fournir une assistance à environ 500 mille personnes en novembre dernier, et à deux millions de personnes par mois au Darfour, mais les besoins restent beaucoup plus importants que la capacité de réponse actuelle du programme.
Smith a appelé à fournir d’urgence environ 700 millions de dollars au cours des six prochains mois pour maintenir le niveau actuel de réponse et prévenir l’aggravation de la crise humanitaire au Darfour et à Kardafan. (Fin)(I.Kh.)(O.K.)