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Le Koweït commémore le 34e anniversaire de l’extinction du dernier puits de pétrole mis à feu par l’armée irakienne

Feu Emir Cheikh Jaber Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah lors de la cérémonie d'extinction du dernier puits.
Feu Emir Cheikh Jaber Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah lors de la cérémonie d'extinction du dernier puits.

KOWEÏT, 6 Novembre (KUNA) -- Le Koweït commémore, jeudi 6 novembre, le 34e anniversaire de l'extinction du dernier puits de pétrole mis à feu par les forces d'invasion irakiennes, sur un total de 737 puits incendiés avant leur fuite du Koweït en février 1991.

Le Koweït commémore cet événement chaque année afin de rendre hommage aux efforts considérables déployés pendant plusieurs mois par des équipes koweïtiennes spécialisées et d'autres nations amies, qui ont travaillé sans relâche, jour et nuit, pour éteindre ces puits et atténuer les conséquences de l'une des pires catastrophes environnementales que le monde ait connues.

Ce jour-là, le 6 novembre 1991, l'extinction du dernier puits de pétrole en feu dans le champ pétrolier de Burgan, dans la région d'Al-Ahmadi, fut célébrée sous le patronage et en présence de feu Emir Cheikh Jaber Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah.

La tragédie des incendies des puits de pétrole avait débuté le 21 février 1991, avec le retrait des forces irakiennes. Les incendies avaient pris diverses formes dans des zones clés des champs pétroliers koweïtiens, tels qu'Al-Ahmadi, Burgan, Magwa, Managish et Wafra.

Dans ces zones, des « lacs de pétrole » ont été formées, avec des conséquences extrêmement dangereuses pour l'environnement et la population.

La mise à feu des puits a engendré, aussi, la propagation d'énormes quantités de fumée et de flammes. Les centres de collecte de pétrole reliant les puits aux terminaux d'exportation ont été également détruits, intensifiant encore les incendies et provoquant une dévastation généralisée.

D'importantes quantités de suie se sont abattues sur le Koweït, recouvrant la végétation et les bâtiments et causant de graves dommages à la faune et à la flore. Ce qui a plongé le pays dans une obscurité quasi totale et une chute de température de quatre degrés Celsius a entraîné la mort de nombreuses espèces marines.

Le nombre de puits de pétrole koweïtiens détruits par les forces irakiennes avant leur retrait s'élevait à 737. A cause de ces incendies, le Koweït avait perdu entre 4 et 6 millions de barils de pétrole brut par jour, soit environ 120 millions de dollars, sans compter les dommages environnementaux et sanitaires.

Les conséquences néfastes de ces incendies dans les installations pétrolières ont été tellement graves qu’elles ont affecté l'économie mondiale pendant sept mois et nécessitaient une longue période pour une remise en l’état.

Les effets dévastateurs des incendies de puits de pétrole ne se sont pas limités aux frontières du Koweït, touchant plusieurs pays de la région. La fumée de pétrole a atteint le Bahreïn, l'Arabie saoudite, le Qatar, l'Iran, Oman et d'autres pays d'Asie centrale, accompagnée de pluies noires chargées de pétrole et de gaz.

Les pompiers koweïtien, chargées d'éteindre les incendies, ont été salués par des équipes étrangères spécialisées et par la communauté internationale pour leur détermination, persévérance et héroïsme.

L’équipe de pompiers a contribué à l'extinction de 41 puits, malgré son manque d'expérience dans ce domaine.

En tout, plus de dix mille personnes, réparties en 27 équipes de différents pays, ont participé aux opérations d'extinction.

Après la libération du Koweït, plusieurs autorités compétentes ont contribué à la reconstruction du secteur pétrolier. Des comités spécialisés ont été mis en place pour évaluer l'étendue des dégâts causés aux installations, élaborer des solutions adaptées aux problèmes rencontrés et relever les nouveaux défis, tout en assurant la continuité de l'approvisionnement des marchés mondiaux en pétrole koweïtien.

De nombreux scientifiques et experts en environnement se sont rendus au Koweït pour analyser les conséquences de la tragédie des incendies. Des séminaires, des conférences et des tables rondes ont été organisés dans plusieurs pays afin d'examiner les moyens de protéger l'environnement et d'appréhender les impacts futurs de cette catastrophe.

Les plans de reconstruction du secteur pétrolier et de ses différentes installations étaient axés sur deux objectifs principaux. Premièrement, éteindre les puits le plus rapidement possible et deuxièmement, préparer certains puits à une remise en production rapide et réparer certaines installations de surface.

Les opérations d’extinction des puits ont nécessité l’intervention d’une trentaine d’entreprises internationales spécialisées dans la reconstruction d’installations pétrolières endommagées par des incendies.

Les travaux d’extinction ont mobilisé aussi 5.800 d’engins et de véhicules, ce qui représente le deuxième plus important parc d’équipements non militaires au monde et le plus important réunit sur un seul lieu. (Fin)(R.M.)