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Le Koweït renforce sa lutte contre le blanchiment d’argent

KOWEÏT, 20 Septembre (KUNA) -- Le Koweït intensifie ses efforts pour consolider son arsenal législatif et réglementaire en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme.

Il s’efforce ainsi d’accroître l’efficacité des institutions nationales, de renforcer la coopération régionale et de se conformer aux standards internationaux les plus stricts dans ce domaine.

En fait, le Koweït a franchi une étape majeure avec l’adoption du décret-loi n°76/2025, qui amende la loi n°106/2013. Le texte établit un cadre juridique élargi, autorisant le Conseil des ministres à prendre sans délai les décisions nécessaires pour mettre en œuvre les obligations internationales du Koweït, notamment en matière de gel des avoirs, d’inscription sur listes et d’interdiction de transactions.

Les décisions du Conseil des ministres entrent en vigueur immédiatement après leur publication, afin de prévenir tout retard susceptible d’en réduire l’impact. Les contrevenants s’exposent à des amendes allant de 10 mille (33 mille dollars) à 500 mille dinars koweïtiens (1,6 million de dollars).

Cette réforme est le fruit du travail du Comité national de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, composé de la Cellule de renseignement financier, de la Banque centrale, de l’Autorité des marchés financiers (AMF), ainsi que des ministères du Commerce, de la Justice, des Finances, de l'Intérieur, des Affaires étrangères, des Affaires sociales, outre l'Administration générale des douanes, l’Instance publique de lutte contre la corruption et l'Unité de régulation des assurances.

Ce comité est chargé de coordonner les efforts nationaux et de garantir la conformité du Koweït aux standards d’évaluation mutuelle du Groupe d’action financière (GAFI).

Dans le prolongement de ces efforts, quatre institutions, à savoir les Douanes, le ministère de l’Intérieur, l’AMF et la Cellule de renseignement financier, ont signé en juillet dernier deux protocoles d’accord visant à intensifier l’échange d’informations et à renforcer la coopération opérationnelle.

Parallèlement, le ministère du Commerce et de l’Industrie a publié le Guide 2025 destiné au secteur du négoce de l’or, des métaux et pierres précieuses et qui fournit aux professionnels les outils nécessaires pour identifier et évaluer les risques liés au blanchiment d’argent et mettre en place des contrôles internes conformes aux exigences réglementaires.

La Banque centrale a, de son côté, actualisé sa méthodologie de sanctions et imposé aux banques l’obligation de signaler toute transaction suspecte à la Cellule de renseignement financier dans un délai de 48 heures. Celle-ci procède ensuite à une double analyse, une technique sur les transactions suspectes déclarées, et une autre stratégique sur les tendances liées à la criminalité financière.

Outre ses efforts internes, et sur le plan régional, le Koweït a récemment accueilli un atelier visant à élaborer une stratégie unifiée du Golfe pour lutter contre le blanchiment d'argent, en coordination avec ses partenaires internationaux.

Le dernier rapport du GAFI, publié en octobre dernier, souligne que le Koweït dispose de bases solides pour un système efficace de lutte contre ce fléau, notamment grâce à sa stabilité politique et institutionnelle, à la solidité de son système judiciaire et à sa capacité à imposer des sanctions proportionnées et dissuasives.

Le Conseil des ministres suit de près les avancées réalisées par les autorités compétentes et veille à la mise en œuvre des recommandations internationales. Ces initiatives renforcent la position du Koweït comme acteur régional engagé et crédible dans la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. (Fin)(S.R.)(Kh.J.)