Sora, l’outil révolutionnaire de l'IA transformant les textes en vidéo
KOWEÏT, 13 Mars (KUNA) -- L'Organisation américaine de recherche sur l'intelligence artificielle (OpenAI) a dévoilé son nouveau modèle d’intelligence artificielle (IA) (Sora), qui transforme les idées exprimées à travers des images ou des textes écrits en clips vidéo réalistes, inaugurant ainsi une nouvelle ère dans l’industrie vidéo et plus largement dans les médias.
Immédiatement après son lancement, l’outil Sora (ciel en japonais) a fait sensation dans l'industrie médiatique, cinématographique et sur les réseaux sociaux aux États-Unis, au point que le Washington Post a déclaré qu'il autoriserait bientôt « la production des meilleurs clips vidéo à partir de zéro ».
L'analyse vidéo approfondie menée par l'Agence de presse du Koweït (KUNA) des clips diffusés par OpenAI montre les capacités étonnantes du nouveau modèle révolutionnaire dans la production professionnelle de clips vidéo réalistes d'une minute et en résolution Full HD (1080 pixels), en s'appuyant uniquement sur la saisie de descriptions textuelles.
L'entreprise de l’IA, soutenue par le géant américain de la technologie (Microsoft), affirme que la nouvelle innovation peut également générer des clips vidéo inspirés d'images fixes et ajouter du contenu visuel à la vidéo (extension vidéo).
D’ailleurs, dans un communiqué, OpenAI s'est engagée à maintenir Sora actuellement sous test concernant les dommages, les risques et les craintes que ce modèle pourrait soulever, mais le mettant toutefois à la disposition expérimentale d'un nombre limité d'artistes et de cinéastes pour bénéficier de leurs commentaires afin de le développer.
Bien que la production vidéo d'IA existe depuis l'année dernière avec des géants américains de la technologie comme Meta et Google, les résultats fournis par Sora, que ce soit en termes de qualité, de précision, de longueur ou de clarté des clips, sont absolument incomparables aux autres, et arrivent en moins d'une minute après la demande de l'utilisateur.
Cependant, ces évolutions rapides soulèvent de profondes questions sur l’empreinte que l’IA est sur le point de laisser sur l’industrie des médias, d’autant plus que le nouveau modèle possède une compréhension plus profonde du langage, lui permettant d’interpréter avec précision les commandes et de créer des personnages convaincants qui expriment des émotions vibrantes.
Dans une déclaration à KUNA, Rehab Ismail, professeure de journalisme multimédia à l'Université américaine du Caire, s'attend à ce que le modèle Sora fasse rapidement son chemin dans les médias numériques et soit remplacé par les programmes et méthodes de production vidéo actuellement approuvés, en particulier dans l’industrie du documentaire et vidéo d'actualité quotidienne (vidéographie).
« Dans les salles de rédactions, les journalistes sont toujours à la recherche de moyens innovants pour réaliser des vidéos et attirer le public. Ils ont déjà commencé à produire des images avec l'IA, et maintenant nous avons la génération vidéo... l'avenir est ouvert à toutes les possibilités », a-t-elle poursuivi.
Elle a ajouté que le monde évolue à une vitesse incroyable, ce qui impose aux journalistes une responsabilité supplémentaire de développer rapidement leurs compétences afin de s'adapter à ce changement, appelant les journalistes et les institutions médiatiques à réfléchir rapidement à l'avenir et à « créer un contenu unique » qui ne peut pas être facilement copié.
Mais ce ne sont pas les seules questions soulevées par la pénétration rapide des technologies d’IA dans l’industrie des médias. Ces capacités étonnantes cachent aussi de profondes craintes quant à la diffusion d’informations fausses et trompeuses « la désinformation ».
Ahmed Ismat, professeur de technologie des médias à l'Université américaine du Caire, n'a pas caché dans une déclaration à KUNA sa crainte que le modèle Sora ne contribue à la propagation du « deepfake » dans un climat électoral qui prévaut dans plusieurs grands pays du monde et la présence des foyers de conflit dans d'autres régions importantes.
Ismat-consultant en journalisme de vérification numérique - a averti que ces conditions constituent des environnements fertiles pour la production de faux contenus, notamment avec l'étonnante capacité du modèle Sora à produire des clips vidéo réalistes, très clairs et d'une durée complète, contrairement à d'autres modèles d'IA.
Il a tiré la sonnette d'alarme auprès des médias : le flot de technologies de l'IA n'est pas actuellement accompagné d'investissements similaires dans des outils de vérification du contenu numérique pour aider les journalistes à suivre le rythme de ces progrès incroyables.
« Dans les opérations de vérification, nous utilisons toujours la même technologie de création de contenu pour le détecter, les journalistes doivent donc étudier rapidement ce modèle pour savoir vers quoi nous nous dirigeons », a-t-il mis en garde. (Fin)(H.S.)(G.K.).