BEYROUTH, 17 Novembre (KUNA) -- Le président libanais, Joseph Aoun, a, récemment, assuré que le Liban est prêt à mener des négociations et à mettre fin à l’occupation israélienne de certaines parties du sud du Liban, affirmant que la guerre « n’avait donné aucun résultat ».

Ces négociations, encore indéterminées quant à leur lieu et à leur cadre, visent à mettre fin à la situation alarmante dans la région.

La position d’Aoun intervient après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu dans la bande de Gaza, une évolution qui incite de nombreux acteurs à rechercher des voies de négociation pour instaurer la paix et la stabilité. Aoun a estimé que le Liban ne peut rester en dehors du processus régional en cours et doit s’engager dans la voie de la résolution des crises.

Alors que le Liban exprime sa volonté d’entamer des négociations, l’occupation israélienne, n’a pas encore répondu à l’initiative du président Aoun.

L’ancien ministre libanais des Affaires étrangères, Farès Boueiz, qui avait représenté son pays à la conférence de Madrid pour la paix en 1991, a précisé à l’Agence de presse du Koweït (KUNA) que les négociations sont essentielles pour permettre au Liban de mettre fin à la guerre avec l’occupation israélienne et de relancer le soutien économique et financier international, soulignant que toute négociation doit être clairement encadrée par un médiateur juste et strict.

Pour sa part, le professeur Imad Salameh, chef du département des études politiques et internationales à l’Université libano-américaine, a affirmé que le Liban ne dispose ni des capacités militaires ni des moyens économiques nécessaires pour affronter son adversaire, soulignant que la réussite des négociations dépend de la manière dont elles seraient menées et organisées.

Selon lui, la définition précise des objectifs sont indispensable à la réussite du processus, faute de quoi le pays risquerait de revenir à la guerre.

Pour garantir le succès, il a indiqué qu’un accord national est nécessaire avant d’entrer en négociation, afin d’établir clairement les revendications et les lignes à ne pas dépasser.

Il a ajouté que le soutien arabe est essentiel et qu’un climat régional non obstructionniste doit être assuré avant tout lancement des négociations.

Salameh a, en outre, insisté sur l’importance de mettre en place un mécanisme de surveillance de la cessation des hostilités, incluant des compétences diplomatiques et civiles capables d’assurer un suivi efficace.

Un comité de surveillance chargé d’observer la fin des hostilités avait été créé le 27 novembre 2024, après la guerre menée par l’occupation israélienne contre le Liban à partir de septembre de la même année. Toutefois, l’occupation continue de mener des attaques de drones ayant causé morts et blessés parmi les Libanais.

Ce comité est composé de représentants militaires des Etats-Unis (présidence), de la France, de la Finul, ainsi que des deux parties libanaise et israélienne. Ses réunions se tiennent généralement au siège de la Finul à Naqoura, dans le sud du Liban.

Par ailleurs, le professeur de sciences politiques à l’Université libanaise, Walid Safi, a indiqué que les négociations indirectes envisagées contribueraient principalement à renforcer l’accord de cessation des hostilités conclu en novembre 2024, ainsi qu’à obtenir le retour des prisonniers libanais détenus par l’occupation israélienne.

Il a ajouté que l’occupation israélienne n’avait pas répondu positivement à l’initiative d’Aoun et avait intensifié ses attaques contre le Liban, cherchant à imposer une réalité menant à des « négociations » susceptibles de déboucher sur un prétendu « accord de paix ». (Fin)(A.L.)