GENEVE, 7 Octobre (KUNA) –- Au moins 400 Palestiniens sont morts de faim dans la bande de Gaza depuis le début de l’année, dont 101 enfants, parmi lesquels 80 ayant moins de cinq ans, selon les données du ministère palestinien de la Santé et de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), a révélé, mardi, les Nations Unies (ONU).
Lors d’une conférence de presse conjointe tenue à Genève par le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (Unicef), le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (OCHA) et l’OMS, les responsables ont mis en garde contre la gravité extrême de la situation humanitaire, après deux années d’agression israélienne.
Les enfants paient le prix le plus lourd de cette agression, a regretté le porte-parole de l’Unicef, ajoutant qu’à « Gaza, un enfant est tué ou blessé toutes les 17 minutes », et que plus de 20 mille enfants ont perdu la vie, depuis octobre 2023.
Il a ajouté que 18 enfants sur 24 nécessitent toujours une évacuation urgente de Gaza, en raison de l’escalade militaire, notant que l’OMS a réussi à transférer trois enfants vers l’hôpital Al-Aqsa à Deir al-Balah, mais deux d’entre eux sont décédés.
Ces évacuations se déroulent sans incubateurs, les bombardements ayant détruit les infrastructures médicales. Certains enfants doivent désormais partager des masques à oxygène ou des respirateurs, dans des installations précaires, ne respectant pas les normes sanitaires, a-t-il déploré.
De son côté, le porte-parole de l’OCHA, Jens Laerke, a indiqué que plus de 640 mille habitants de Gaza souffrent d’un niveau aigu d’insécurité alimentaire, tandis qu’environ 500 mille personnes vivent dans des zones classées en état de famine.
Il a, également, rapporté que 66.288 Palestiniens ont été tués dans la bande de Gaza, ainsi que 998 en Cisjordanie, dont 212 enfants, depuis le 7 octobre 2023, mettant en garde contre une détérioration rapide de la situation, surtout que l’insécurité alimentaire a atteint désormais un niveau catastrophique.
Le porte-parole de l’OMS, Christian Lindmeier, a, pour sa part, révélé que plus de 1.050 enfants ont été admis dans les centres de traitement de la malnutrition depuis mars 2024, dont 594 au cours de 2025, avertissant que la famine, initialement concentrée à Gaza, se propage progressivement vers le sud, à mesure que les agressions s’intensifient et que les populations déplacées affluent dans les zones densément peuplées.
Lindmeier a décrit un système de santé à bout de souffle, ne fonctionnant qu’à moins du tiers de sa capacité. Sur les 36 hôpitaux existants dans la bande, seuls 14 sont partiellement opérationnels, et aucun ne fonctionne pleinement dans le nord du territoire.
La Commission d’enquête de l’ONU avait accusé, le 16 septembre dernier, l’occupation israélienne de commettre un génocide contre le peuple palestinien à Gaza, affirmant que quatre des cinq actes constitutifs de ce crime, tels que définis par la Convention de 1948 sur la prévention et la répression du crime de génocide, avaient été commis par l’occupant. (Fin) (A.Kh.) (A.A.)