KOWEÏT, 14 Septembre (KUNA) -- En ce jour de l’année 1960, l’Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) a vu le jour, marquant ainsi le début d’une nouvelle ère dans l’industrie énergétique.
Après cinq jours de réunions intensives à Bagdad, entre le 10 et le 14 septembre 1960, les représentants du Koweït, d’Arabie saoudite, d’Irak, d’Iran et du Venezuela ont annoncé la création de l’Opep. Cette organisation devient la plus influente de son domaine au niveau mondial, avec un rôle déterminant sur les marchés énergétiques et la défense des intérêts des pays producteurs et exportateurs de pétrole.
Les décisions issues de cette rencontre expriment les objectifs principaux de l’Opep. Les cinq Etats membres affirment qu’ils ne peuvent pas rester indifférents face à la politique des compagnies pétrolières internationales sur les prix, et ils exigent la stabilité tarifaire, à l’abri de fluctuations inutiles.
Les grandes compagnies pétrolières, connues sous le nom des « Sept Sœurs », avaient réduit les prix du pétrole à deux reprises en 1959 et 1960. Ces mesures avaient provoqué des dommages sévères aux économies des pays exportateurs et ont accéléré la création de l’Opep.
Les Etats membres ont alors décidé de mettre en place un système de stabilisation des prix incluant la régulation de la production. Cette approche prend en considération les intérêts des producteurs et des consommateurs, garantit aux premiers un revenu continu, et aux seconds un approvisionnement régulier, économique et efficace, tout en offrant aux investisseurs un rendement équitable.
L’Opep a déclaré dès le départ qu’elle vise aussi la concertation régulière entre ses membres afin de coordonner et d’unifier leurs positions, et de déterminer les politiques à adopter selon les circonstances. Pour ce faire, elle laisse la porte ouverte à toute autre nation exportatrice de quantités importantes de brut souhaitant adhérer, sous réserve de l’acceptation collective des cinq fondateurs.
Les pays membres conviennent que l’organisation tiendra deux réunions par an au minimum, et davantage si nécessaire. Elles peuvent avoir lieu dans les capitales des membres ou dans tout autre lieu. Un secrétariat permanent est établi pour assurer le suivi des décisions.
Rappelons que l’acte fondateur de l’Opep a été enregistré le 6 novembre 1962 auprès du Secrétariat général de l’ONU, conformément à l’article 102 de la Charte des Nations unies.
Dans ses débuts, l’organisation a siègé à Genève, en Suisse, afin de définir son statut juridique international. Cinq ans plus tard, elle transfère son siège à Vienne, en Autriche.
À partir de 1961, de nouveaux pays ont rejoint l’Opep : le Qatar, puis la Libye et l’Indonésie en 1962, suivis d’autres Etats, portant aujourd’hui le nombre de membres à 12.
Depuis six décennies, l’Opep reste fidèle à ses principes fondateurs. Elle conserve son rôle de leader dans la stabilisation des marchés pétroliers et, par extension, des marchés énergétiques mondiaux.
L’organisation fonctionne à travers deux conseils : le Conseil des gouverneurs, qui supervise et dirige les travaux, et le Conseil économique, qui réalise des études économiques. Des comités spécialisés, comme le Comité de suivi de la production et le Comité d’audit interne, complètent ce dispositif.
En 1976, l’Opep a créé le Fonds pour le développement international, basé à Vienne, afin de renforcer la coopération entre ses membres et les pays en développement, et d’offrir aides et prêts dans des conditions avantageuses.
Le Koweït occupe une place éminente dans les activités de l’Opep grâce à ses conseils et comités techniques. Il contribue activement à l’accord de réduction de la production conclu avec les pays non membres, connu sous le nom d’« Opep+ ».
La participation du Koweït à la création de l’Opep en 1960 reflète la vision de sa direction, consciente de l’importance d’un tel organisme pour la défense des intérêts des pays producteurs et exportateurs de pétrole, et de la portée mondiale de ce secteur vital.
Au fil des décennies, le Koweït a joué un rôle actif dans toutes les activités de l’organisation et œuvré à la réussite de ses travaux, grâce à l’engagement de ses responsables et experts.
Le 3 janvier 2022, les Etats membres ont élu le Koweïtien Haitham Faïssal Al-Ghais au poste de secrétaire général pour un mandat de trois ans, à partir du 1er août 2022. En août 2025, ils ont renouvelé leur confiance pour trois années supplémentaires, confirmant ainsi le rôle majeur du Koweït au sein de l’organisation. (Fin)(A.L.)