BEYROUTH, 24 Juillet (KUNA) -- Les Nations Unies ont lancé, jeudi, un appel pressant à une action urgente et coordonnée pour amorcer les efforts de relèvement au Liban, confronté à une crise profonde aggravée par les effets de la guerre et de multiples crises économiques et sociaux.

Dans un communiqué, la Commission économique et sociale pour l’Asie occidentale (CESAO) a présenté les conclusions d’un nouveau rapport intitulé « Les conséquences sociales et économiques de la guerre de 2024 sur le Liban ».

Le document révèle que le conflit a entraîné le déplacement de plus de 1,2 million de personnes, la destruction ou l’endommagement d’environ 64 000 bâtiments, ainsi que l’interruption de la scolarité de centaines de milliers d’enfants.

Le rapport souligne également que 15 % des petites et moyennes entreprises, qui représentent 90 % du tissu économique libanais, ont cessé définitivement leurs activités, tandis que 75 % ont dû suspendre leurs opérations pendant la guerre. Environ 30 % des PME ont perdu l’intégralité de leur personnel.

Élaboré par le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) et la CESAO, en collaboration avec l’UNICEF, l’Organisation internationale du travail (OIT) et ONU-Habitat, le rapport indique que l’économie libanaise s’est contractée de 38 % entre 2019 et 2024.

Il met en garde contre une détérioration significative de l’indice de développement humain (IDH), qui est retombé à son niveau de 2010, représentant ainsi un recul de 14 ans en matière de développement humain.

Pour faire face à cette situation alarmante, le rapport recommande de concentrer les efforts sur la relance économique, la création d’emplois, la reconstruction des infrastructures, le renforcement des institutions étatiques, la restauration des services de base, l’élargissement de la protection sociale, ainsi que la réhabilitation des écosystèmes endommagés.

Le document insiste sur le fait que la relance du Liban « nécessite une mobilisation immédiate et coordonnée du gouvernement, des bailleurs de fonds, des agences onusiennes et des organisations non gouvernementales ».

Sans une telle intervention, prévient le rapport, « la reprise économique sera retardée, la pauvreté s’intensifiera et les institutions publiques risquent de s’effondrer davantage, menaçant ainsi la stabilité sociale du pays ».

Dans ce contexte, la représentante résidente du PNUD au Liban, Blerta Aliko, a déclaré que le pays se trouve « à la croisée des chemins ». Elle a précisé que cette évaluation vise à aider le gouvernement libanais à identifier ses priorités et à élaborer un plan de relance national.

Aliko a souligné que pour garantir la durabilité et l’inclusivité du processus de redressement, « les institutions de l’État doivent être solides et capables de fournir des services essentiels ». (Fin) (A.B.) (Kh.J.)