GENEVE, 17 Juin (KUNA) - L'Organisation mondiale de la santé (OMS) a fait savoir, mardi, que la plupart des blessés admis dans les hôpitaux de Gaza viennent des points de distribution d'aide humanitaire, et sont causées par des coups de feu directs et des éclats d'explosifs. 

Lors d'une conférence de presse, le chirurgien d'urgence à l'OMS, Athanasios Gargavanis, a mis en garde contre le fait que les initiatives de distribution de nourriture à Gaza, qui ne sont pas organisées par les Nations unies, conduisent de plus en plus à une série d'incidents mortels impliquant un grand nombre de victimes. 

Gargavanis a indiqué qu'un nouvel incident de ce type, survenu plus tôt dans la journée, avait fait plus de 20 morts et 30 blessés, dont beaucoup ont été transférés à l'hôpital Nasser, qui a du mal à fonctionner en raison de sa situation dans les zones d'évacuation. 

Il a ajouté que 28 décès et plus de 170 blessés ont été enregistrés à l'hôpital Al-Awda de Nuseirat lundi, en raison des civils qui tentaient d'atteindre les sites de distribution de nourriture. 

En ce qui concerne la situation sanitaire générale à Gaza, Gargavanis a prévenu qu'elle était « au bord de l'effondrement », les équipes sanitaires luttant quotidiennement pour maintenir la capacité opérationnelle minimale des établissements de santé. 

Il a ajouté que Gaza est complètement à court de carburant et que des sources alternatives telles que des batteries de secours et des générateurs avaient été utilisées, mais qu'elles s'épuisaient rapidement, ce qui signifie que les ventilateurs, les incubateurs pour bébés, les réfrigérateurs pour vaccins et les systèmes d'évacuation des patients cesseront bientôt de fonctionner.

Pour sa part, le représentant de l'OMS dans les territoires palestiniens occupés, Rick Peppercorn a expliqué que seuls quelques établissements médicaux sont actuellement partiellement opérationnels, alors que 80 % de la population de la bande de Gaza est sous le coup d'ordres d'évacuation, et que plus de 235 000 personnes ont été déplacées au cours des dernières semaines. 

Le complexe médical Nasser, la seule unité de soins intensifs, de neurochirurgie et de dialyse du sud de la bande de Gaza, est menacé de fermeture imminente, tandis que l'hôpital du Croissant-Rouge palestinien, dans le nord, est devenu totalement inaccessible, a averti Peppercorn. 

Le directeur général de l’OMS, Tedros Ghebreyesus a confirmé, de son coté, que « depuis plus de 100 jours, aucun carburant n'est entré à Gaza et toutes les tentatives de récupération des stocks de carburant dans les zones d'évacuation ont été rejetées ».

Il a mis en garde dans un message publié lundi sur la plateforme de (X) que « cette situation pousse le système de santé au bord de l'effondrement », réitérant son appel à l'entrée immédiate de carburant et de fournitures médicales dans la bande de Gaza par tous les points de passage et toutes les routes possibles, et soulignant qu'un cessez-le feu immédiat est le seul moyen d'éviter une catastrophe sanitaire et humanitaire totale. (Fin) (A.Kh.) (Kh.J.)