KOWEÏT, 3 Mai (KUNA) -- Plusieurs rédacteurs en chef de journaux locaux ont souligné, samedi, l’importance d’une presse libre et responsable, considérée comme un partenaire solide et responsable dans l’édification de l’Etat et le renforcement de la conscience collective de la société.
Ils ont appelé dans des déclarations à l’Agence de presse du Koweït (KUNA) à l’occasion de la Journée mondiale de la liberté de la presse, célébrée chaque année le 3 mai, à préserver cette liberté et à en ancrer les valeurs dans un cadre professionnel et éthique.
Le rédacteur en chef du journal « Al Rai » Walid Al-Jassem, a expliqué que « la liberté responsable » est la norme à suivre, et le principe que tout journaliste doit toujours garder à l’esprit.
Il a ajouté qu’au Koweït, de nombreuses lois encadrent le secteur des médias, et que les journalistes doivent les respecter, notamment celles interdisant l’incitation à la haine.
Selon Al-Jassem, la liberté est encadrée par plusieurs considérations visant à créer un équilibre entre la responsabilité médiatique envers le public et le respect des lois, ainsi que des normes sociales et comportementales en vigueur dans l’État et la société.
Il a également souligné que les journalistes, les organes de presse et les institutions médiatiques – qu’elles soient privées ou publiques – sont responsables devant les autorités officielles de l’État. Il est de leur devoir de promouvoir le concept de « liberté responsable », car toute liberté doit s’exercer dans un cadre défini, respectant à la fois les lois et les usages sociaux et éthiques.
Pour sa part, le rédacteur en chef du journal « Al Jarida », Nasser Al-Otaibi, a affirmé à KUNA que la liberté de la presse signifie que le journaliste peut remplir son rôle sans crainte, en transmettant la vérité et en dénonçant les foyers de corruption, devenant ainsi un œil vigilant sur les décideurs, tout en orientant ses efforts dans l’intérêt de la société, loin de la promotion d’intérêts personnels ou d’agendas politiques idéologisés qui contraindraient à déformer la vérité.
Al-Otaibi a estimé qu’une presse sans liberté équivaut à "un corps sans âme", insistant sur l’importance que la presse libre agisse avec un sens élevé de la responsabilité professionnelle, en respectant l’éthique et la déontologie journalistique.
Il a souligné la nécessité d’éviter les atteintes à la vie privée, la diffamation sans preuve, ainsi que les discours qui divisent la société ou incitent à la haine entre ses composantes.
Il a également considéré que la Journée mondiale de la liberté de la presse représente une occasion de saluer le rôle des journalistes, dont certains risquent leur vie pour transmettre la vérité, citant l’exemple des journalistes à Gaza, où, malgré leur immunité théorique, ils ne sont pas épargnés par les tirs de l’occupation sioniste.
Al-Otaibi a enfin rappelé qu’alors que le monde célèbre la liberté de la presse, des journalistes sont tués sans que les auteurs soient tenus pour responsables, notant que les rapports onusiens indiquent que 9 cas de meurtres de journalistes sur 10 restent impunis.
Le rédacteur en chef du journal « Al Sabah » Barakat Al-Hudhaiban, a considéré, de son coté, que la liberté est l’un des fondements les plus essentiels du travail journalistique, et qu’en son absence, ce travail perd toute valeur, car c’est elle qui renforce l’action des journalistes et soutient leur mission d’éclairer, d’éduquer la société, de défendre ses causes et de réaliser ses objectifs.
Il a précisé que la liberté souhaitée est celle qui permet d’établir un équilibre précis entre la liberté d’expression, la responsabilité sociale et les limites juridiques, sociales et culturelles.
Il a souligné que le Koweït a connu ces dernières années un développement important dans ce domaine, grâce à l’adoption de lois modernes et évoluées régissant la publication journalistique et numérique, ce qui a permis à la presse koweïtienne de jouir d’un large espace de liberté, lui permettant, certaines années, de se hisser à la première place au niveau arabe, et d’occuper des positions avancées à l’échelle mondiale dans les classements spécialisés évaluant la liberté de la presse.
Il a indiqué que les journaux koweïtiens jouent un rôle majeur dans la consolidation de la liberté d’opinion et d’expression. (FIN)(M.M.)(Kh.J.)