BERLIN, 2 Février (KUNA) -- L'évolution de la guerre en Ukraine et les pressions externes et internes sur le gouvernement du chancelier fédéral, Olaf Scholz, ont conduit Berlin à prendre une décision importante concernant l'approvisionnement du gouvernement de Kiev en chars d’assaut Leopard 2.

L'Allemagne a répondu, ainsi, à l'insistance du gouvernement ukrainien, qui, depuis le début de la guerre en février 2022, n'a cessé de demander des armes lourdes, notamment le char Leopard 2, qui aurait la capacité de changer la donne sur le front.

Alors que l'Ukraine est entrée dans la nouvelle année sous les bombardements des forces russes dans plusieurs régions, le mois de janvier a également marqué le début de la phase d'approvisionnement de l'Ukraine en chars.

Le 5 janvier, le gouvernement allemand a annoncé dans une déclaration conjointe avec les États-Unis que le chancelier Scholz a accepté, lors d'un appel téléphonique avec le président américain Joe Biden, de fournir le véhicule blindé de transport de troupes Marder à l'armée ukrainienne, à l'heure où Washington fournira le blindé Bradley.

La décision conjointe germano-américaine est intervenue, seulement un jour après, la décision du gouvernement français d’envoyer des véhicules blindés AMX.

De son côté, le Royaume-Uni a officiellement annoncé, le 14 janvier, la fourniture à l'Ukraine de chars Challenger 2, ce qui a encouragé le président ukrainien à demander aux alliés occidentaux des chars de combat lourds, en particulier le char allemand Leopard 2.

Dans ce contexte, la Pologne a annoncé le 23 janvier qu'elle demanderait officiellement à l'Allemagne de lui permettre d'envoyer ces chars en Ukraine, ce qui a accru la pression sur le gouvernement de Berlin pour qu'il permette au moins aux pays européens de fournir des chars de fabrication allemande à l'Ukraine.

Le 25 janvier, le gouvernement allemand a officiellement annoncé fournir à l’Ukraine 14 chars Leopard 2 et les États-Unis ont indiqué, pour leur part, fournir des véhicules blindés avec presque les mêmes capacités que le modèle Abrams 1.

Suite à cette décision, d'autres pays européens, en l’occurrence la Pologne, l'Espagne et la Norvège, ont annoncé la mise à disposition de l’Ukraine de véhicules blindés allemands du même type, ce qui qui a suscité une réaction de la Russie qui a jugé ce fait de « participation occidentale directe » à la guerre.

Immédiatement après que ces pays ont annoncé qu'ils fourniraient à l'Ukraine ces armes lourdes, le gouvernement de Kiev a commencé à exiger des chasseurs occidentaux F-16, F-35, Tornado et d'autres combattants occidentaux.

Cette demande soulève la question de savoir si l'Allemagne suivra la même voie en ce qui concerne la possibilité de commencer bientôt à fournir à l'armée ukrainienne des avions de combat modernes susceptibles de contribuer au glissement progressif de l'Europe vers une confrontation directe avec la Russie. (Fin)(A.J.)(G.K.)