ADEN, 18 Octobre (KUNA) -- Le district d’Al-Abdiyya dans le sud du gouvernorat de Ma’rib connait actuellement une catastrophe humanitaire aigue avec la poursuite du blocus et du bombardement de la milice houthie et les appels incessants locaux et internationaux pour permettre l’acheminement des denrées alimentaires et des médicaments, ainsi que l’ouverture de passages sécurisés devant les civils et les blessés.

Depuis le 21 septembre dernier, les informations en provenance d’Al-Abdiyyah sont au-devant de la scène yéménite, les Houthis ont imposé un siège, isolant ainsi près de 37 mille citoyens.

L’unique hôpital de la région « sinistrée » a, également, été bombardé par les Houthis alors qu’il abritait des dizaines de blessés dont la quasi-totalité sont des femmes et des enfants. L’organisation Médecins sans frontières (MSF) l’a même fermement condamné.

Le porte-parole du gouvernement yéménite, Rajeh Badi, a démenti les informations véhiculées par les Houthis qui ont annoncé leur contrôle sur Al-Abidiyyah, ajoutant que les combats sont toujours en cours entre l’armée et les tribus contre la milice.

Al-Abidiyyah est située dans le sud-ouest de Ma’rib et sa situation géographique lui a donné une grande importance stratégique.

Depuis le 10 octobre, la Coalition d’appui à la légitimité au Yémen annonce au quotidien les résultats de ses opérations aériennes qui ont réussi à freiner la prise d'assaut par les Houthies d’Al-Abidiyyah. La coalition a confirmé que ses éléments soutiennent les efforts du ministère yéménite de la Défense en faveur des civils à Al-Abdiyyah, rappelant que toutes ses opérations au Yémen respectent le droit international et humanitaire.

Le directeur de l’Unité exécutive de gestion des camps de déplacés à Ma’rib, Seif Mouthanna, a critiqué les organisations internationales pour avoir négligé les appels lancés depuis début septembre dernier pour secourir Al-Abdiyyah et les districts du sud du gouvernorat et qui ploient sous une catastrophe humanitaire à la suite du siège des Houthis, faisant savoir qu’approximativement trois mille familles ont été déplacées.

Le gouvernement yéménite a donc intensifié ses contacts diplomatiques avec divers pays arabes et occidentaux, les Nations unies et les envoyés de l’ONU et des Etats-Unis, dans l’objectif de mobiliser et accentuer la pression sur la milice.

Selon l'agence de presse yéménite, Saba, dimanche, le Premier ministre, Maïn Abdelmalek Saïd, et l'envoyé américain au Yémen, Timothy Lenderking, ont discuté de « l'escalade continue de la milice houthie et du « génocide » qu’elle commet contre des civils à Al-Abdiyyah, ainsi que de la menace qu’elle constitue pour le processus de paix et toute solution politique.

En effet, le ministre yéménite des Affaires étrangères, Ahmed ben Moubarak, a tenu une série de réunions et de contacts avec des responsables et des ambassadeurs occidentaux et avec l'envoyé de l'ONU, Hans Grundberg, appelant les Nations unies et la communauté internationale à intervenir d'urgence pour mettre fin à la guerre.

Le département d'Etat américain a condamné, dimanche, l'escalade des Houthis autour de Ma’rib, entravant le déplacement des gens et l'aide humanitaire tout en empêchant l’acheminement des services de base à Al-Abdiyyah. Il a appelé les Houthis à permettre le passage en toute sécurité des civils et des secours vitaux et des blessés.

Le porte-parole des Nations unies, Stéphane Dujarric, s'est dit préoccupé par la situation à Al-Abdiyyah, indiquant que les Houthis ont encerclé la région et appelant les parties au conflit à garantir la protection des civils et un passage sûr, conformément au droit international humanitaire et aux lois pertinentes. (Fin)(S.N.)(N.A.)