TUNIS, 4 Août (KUNA) -- Dix ans après ledit « Printemps arabe », la Tunisie s’est trouvée à la croisée des chemins suite aux récentes évolutions sur la scène politique déclenchées par les décisions du président Kaïs Saïed.

La nouvelle donne politique a débuté avec l’annonce par Saïed de plusieurs décisions et mesures exceptionnelles dans le cadre du chapitre 80 de la Constitution : le chef du gouvernement, Hichem Mechichi a été démis de ses fonctions et le travail du Parlement été suspendu pour une durée de 30 jours. L’immunité de ses membres a été levée, alors que la président de la République a assumé le pouvoir exécutif, aidé par un Premier ministre qu’il désignera probablement durant les prochains jours.

Un grand intérêt arabe et international a été accordé à l’évènement tunisien, illustrant une inquiétude à l’égard de la conjoncture dans ce pays lourdement sinistré par la pandémie du nouveau coronavirus (Covid-19) qui a accentué les souffrances provoquées par la crise socioéconomique.

Dans sa dernière déclaration, le président Saïed a tenu à rassurer l'opinion publique locale et internationale en affirmant qu’il ne s'écarterait jamais de la Constitution.

Par contre, le chef du mouvement Ennahdha, par ailleurs président du Parlement, Rached Ghannouchi, a annoncé que son parti est prêt à faire des concessions en faveur « du retour à la démocratie », notant que la Constitution est plus importante que l’attachement au pouvoir.

Lors d’une interview accordée à l’AFP, jeudi dernier, il a appelé à un dialogue national en Tunisie.

De leur côté, plusieurs organisations et syndicats tunisiens ont appelé le président de la République à établir une feuille de route de sortie de la crise sanitaire et économique.

De même, plusieurs partis, organisations et personnalités tunisiens, dont l’Union générale tunisienne du travail (UGTT), ont dit comprendre les mesures exceptionnelles prises par Kaïs Saïed, l’appelant toutefois à proposer une feuille de route pour sortir de la crise.

Concernant les positions arabes et internationales à l’égard des développements en Tunisie, le Koweït a confirmé sa tenue aux cotés des Tunisiens, notant qu’il poursuivra son rôle de soutien au pays.

Pour sa part, le secrétaire d’Etat américain, Antony Blinken, a insisté sur le fort partenariat des Etats-Unis avec le peuple tunisien et leur soutien permanent à ce pays face au double défi économique et sanitaire.

L’Arabie saoudite a confirmé sa tenue aux cotés de tous ceux qui soutiennent la sécurité et la stabilité de la Tunisie et son respect de toutes les mesures intérieures qui constituent une question souveraine.

L’Union européenne a, de son côté, souligné la nécessité de consolider la démocratie dans le pays et de respecter la loi et la Constitution, tout en prenant en compte les aspirations du peuple tunisien. (Fin)(N.O.)(D.Ch.)