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Le PNUD met en garde contre les risques liés à l'IA et les inégalités entre les pays

GENEVE, 2 Décembre (KUNA) -- Le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) a mis en garde, mardi à Genève, contre les risques que fait peser l’intelligence artificielle (IA) sur les inégalités mondiales, estimant que cette technologie pourrait accentuer le fossé entre pays développés et pays en développement en l’absence de politiques proactives garantissant une répartition équitable de ses bénéfices.

Lors d’une conférence de presse, l’économiste en chef du Bureau régional Asie-Pacifique du PNUD, Philip Shillickens a souligné que les pays en développement disposent de capacités limitées pour tirer parti de l’IA. Il a rappelé que la région Asie-Pacifique est la plus inégalitaire au monde, avec des écarts de revenus pouvant atteindre un ratio de 200 pour 1 entre les pays les plus riches et les plus pauvres, citant l’exemple de Singapour et de l’Afghanistan.

L’innovation en matière d’IA est désormais concentrée entre quelques grandes économies qui captent l’essentiel des investissements mondiaux, a-t-il précisé, notant que la Chine, à elle seule, détient environ 70 % des brevets internationaux liés à cette technologie.

Shillickens a également pointé l’ampleur de la fracture numérique dans les pays à faible revenu, où plus de 80 % des populations rurales n’ont toujours pas accès aux outils numériques de base. Il a averti qu’il est illusoire de bâtir une économie fondée sur l’IA sans une main-d’œuvre dotée des compétences numériques fondamentales.

L’économiste a appelé à investir massivement dans les infrastructures technologiques et à renforcer les capacités humaines et institutionnelles. Il a insisté sur la nécessité d’une coopération régionale accrue, notamment entre les petites économies, à travers la création de centres de données communs et le partage d’expertises en technologies de l’information.

Il a également encouragé l’adoption de stratégies nationales flexibles et adaptées aux spécificités de chaque pays, rappelant que les priorités des pays en développement diffèrent largement de celles des économies avancées.

Shillickens a conclu que l’IA pourrait devenir un levier essentiel pour réduire les écarts de développement, à condition qu’elle soit encadrée de manière responsable et conforme à des principes d’équité. (Fin) (I.Kh.) (Kh.J.)