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Le FADES met en garde contre une crise hydrique imminente au MENA à l’horizon 2050

KOWEÏT, 21 Janvier (KUNA) – Le directeur général du Fonds arabe pour le développement économique et social (FADES), Badr Al-Saad, a mis en garde, mardi, contre une crise imminente des ressources hydriques dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord (MENA) d’ici 2050, et ce lors du Forum sur le financement du développement hydrique, organisé au Koweït.

Selon des études, la disponibilité de l’eau dans la région pourrait diminuer de 20%, tandis que la demande pourrait augmenter de 50%, ce qui constitue une menace directe pour l’agriculture, qui consomme actuellement 85% des ressources hydriques régionalement.

Al-Saad a indiqué qu’avec moins de 1% des ressources mondiales d’eau douce renouvelable et abritant plus de 6% de la population mondiale, la région MENA se classe parmi les zones les plus touchées par la pénurie d’eau à l’échelle mondiale.

Il rappelé les défis persistants liés à l’innovation dans des domaines tels que la désalinisation et la réutilisation des eaux usées, plaidant pour des solutions plus abordables et écologiques.

En outre, il a indiqué que de nombreuses infrastructures hydrauliques de la région sont confrontées à des problèmes financiers liés à des tarifs insuffisants, des subventions élevées et des coûts opérationnels croissants, insistant sur l’importance de considérer la sécurité hydrique comme pilier du développement économique, de la stabilité sociale et de la dignité humaine.

De son côté, le vice-président de la Banque mondiale pour la région MENA, Ousmane Diagana, a averti que la région se trouve à un tournant critique, avec une pénurie d’eau parmi les plus sévères au monde, et est de plus en plus exposée à des sécheresses fréquentes et à une désertification accrue, aggravées par le changement climatique.

Selon lui, certaines parties de la région pourraient devenir inhabitables si ces tendances se poursuivent, appelant à une transformation radicale de la gestion et de l’utilisation des ressources hydriques, tout en mettant en avant l’importance de la coopération transfrontalière et intersectorielle pour mobiliser les ressources financières, humaines et intellectuelles nécessaires à la sécurité de l’eau dans la région. (Fin) (M.D.) (A.A.)