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Le premier retrait de l’occupation du Liban ouvrira-t-il la voie à une prolongation de la trêve ?

Le chef du Centre d'études militaires du Moyen-Orient, le général de brigade Hicham Jaber.
Le chef du Centre d'études militaires du Moyen-Orient, le général de brigade Hicham Jaber.

BEYROUTH, 13 Décembre (KUNA) -- Dans une première étape importante dans le cadre de la mise en œuvre effective de l'accord de cessez-le-feu, l'occupation israélienne a procédé au premier retrait de ses forces des sites du Liban-sud, ce qui soulève des questions sur la possibilité d'ouvrir la voie à la prolongation d'une trêve qui a été exposée de temps à autre à des violations depuis sa mise en œuvre le 27 novembre dernier.

Le Commandement central américain (Centcom) a indiqué que son commandant, le général Eric Kurella, était présent avant-hier, mercredi, au quartier général lors du premier retrait des forces d'occupation et du début du déploiement de l'armée libanaise dans cinq localités situées à la frontière sud du Liban, en coordination avec les forces onusiennes.

Dans une déclaration à l'Agence de presse du Koweït (KUNA), le chef du Centre d'études militaires du Moyen-Orient, le général de brigade Hicham Jaber, a confirmé que la mission de l'armée libanaise dans le sud est « claire » grâce à la coopération avec un comité composé de cinq partis dirigés par les Etats-Unis et qui comprend également la France, le Liban, l'occupation israélienne et la Force intérimaire des Nations unies (Finul). Cette dernière est chargée de surveiller la mise en œuvre de l'accord visant à passer à un statut permanent, à déployer l'armée libanaise et au retrait progressivement des forces d'occupation jusqu'à la Ligne bleue.

Jaber a ajouté que l'armée doit être « prudente » face à la situation dans le sud, notamment en ce qui concerne les informations faisant état de la présence « d'armes sans licence », soulignant la nécessité pour l'armée libanaise de jouer son rôle dans le sud et d'éliminer toute raison qui pourrait être utilisée par les forces d'occupation israéliennes comme prétexte pour lancer une nouvelle agression contre le Liban.

Pour sa part, l'analyste militaire, le général de brigade Elias Hanna, a expliqué à KUNA que le début effectif de la mise en œuvre de l'accord de cessez-le-feu est dû à la présence du soutien américano-occidental pour écarter le Liban des conflits régionaux.

Hanna a ajouté que le Liban est « maintenant confronté à un test » après avoir accepté les termes de l'accord de trêve qui accompagne la mise en œuvre de la résolution 1701, indiquant que le pays est dans une phase de « trêve et non de cessez-le-feu permanent » malgré l'avertissement américano-français à l'occupant de ne pas la violer.

Il a expliqué que 4 mille soldats de l'armée libanaise sont déployés dans le sud, et qu'il en reste 6 mille à déployer, ce qui porte le nombre à dix mille soldats, notant que l'armée, outre sa mission en matière d'armes, empêche les Libanais de pénétrer dans les zones où les forces d'occupation sont encore stationnées afin de ne provoquer aucune friction.

Hanna a ajouté que la phase de trêve que connaît le Liban s'accompagnera d'une nouvelle phase de changements, liée à l'élection d'un président de la république le 9 janvier prochain, neutralisant le Liban et renforçant l'Etat pour former un gouvernement de sauvetage national, redonner de l’élan aux institutions constitutionnelles et réformer l’économie.

Il a souligné la nécessité pour l'armée de surveiller toutes les frontières terrestres, maritimes et aériennes du Liban jusqu'à atteindre le stade du désarmement, après l'élection du président et la mise en œuvre des résolutions internationales. (Fin)(G.K.)