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L’UE fournit plus d’un milliard de dollars de soutien au Liban jusqu'en 2027

Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, recevant a présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président chypriote Nikos Christodoulides.
Le Premier ministre libanais, Najib Mikati, recevant a présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président chypriote Nikos Christodoulides.

BEYROUTH, 2 Mai (KUNA) – L’Union européenne (UE) fournira au Liban une enveloppe financière d'un milliard d'euros (1,070 milliard de dollars américains) jusqu'en 2027, qui sera disponible à partir de cette année, a annoncé, jeudi, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

« Nous voulons contribuer à la stabilité sociale et économique au Liban », a déclaré von der Leyen lors d'une conférence de presse conjointe avec le président chypriote, Nikos Christodoulides, et le Premier ministre libanais par intérim, Najib Mikati, à l'issue d'une réunion tripartite tenue au Grand sérail.

Elle a ajouté que cette stabilité passera par le renforcement des services de base tels que l'éducation, la protection sociale et la santé pour le peuple libanais, et par le rythme des « progrès vers les réformes économiques, financières et bancaires ».

Selon elle, la sécurité et la stabilité sont essentielles pour les investissements, c'est pourquoi l'UE soutiendra l'armée libanaise et les autres forces de sécurité en fournissant des équipements et une formation pour gérer les frontières.

Elle a souligné sa volonté d'aider le Liban à gérer l'immigration en maintenant ouvertes les voies légales vers l'Europe et en réinstallant les déplacés du Liban vers l'UE, appelant le Liban à coopérer avec l'UE pour prévenir l'immigration clandestine et lutter contre le trafic de migrants.

La responsable européenne a évoqué la situation dans les territoires occupés, indiquant que l'UE soutient tous les efforts visant à parvenir à un cessez-le-feu et à libérer tous les otages. « Nous avons besoin d'un processus de paix qui mène à une solution à deux Etats, car c'est la seule solution qui puisse parvenir à une paix et une stabilité durable au Moyen-Orient », a-t-elle dit, exprimant son inquiétude face à la « situation volatile » dans le sud du Liban.

Elle a souligné la nécessité de mettre pleinement en œuvre la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l'ONU, qui appelle à la cessation complète des opérations de combat au Liban.

Pour sa part, le président chypriote, Nikos Christodoulides, a expliqué que le programme global de soutien au Liban renforcerait la capacité des autorités libanaises à faire face à divers défis, notamment la surveillance des frontières terrestres et maritimes, la garantie de la sécurité des citoyens, la lutte contre le trafic de migrants et contre le terrorisme.

Il a affiché la volonté de l'UE de poursuivre son soutien actif au Liban afin de mieux relever les défis communs, soulignant l'importance de renforcer le travail avec les partenaires pour discuter de la question du retour volontaire des réfugiés syriens du Liban.

A son tour, le Premier ministre libanais, Najib Mikati, a salué la position de l'UE de soutenir les institutions militaires et de sécurité du Liban pour leur permettre de contrôler les frontières maritimes et terrestres et de s'acquitter de leurs tâches de prévention de l'immigration clandestine à destination et en provenance du Liban.

« La sécurité du Liban va se pair avec la sécurité des pays européens », a-t-il dit, soulignant que la coopération dans le dossier des déplacés constitue la véritable porte d'entrée pour stabiliser la situation, refusant de laisser le Liban devenir une patrie alternative. Il a souligné à cet égard la nécessité, dans un premier temps, de la reconnaissance européenne et internationale du fait que la plupart des régions syriennes sont devenues sûres, ce qui facilitera le processus de retour des réfugiés, ainsi qu’un soutien aux déplacés dans leur pays pour les encourager à rentrer volontairement.

Mikati a mis en garde contre le fait que le Liban devienne un « pays de transit de la Syrie vers l’Europe », expliquant que les problèmes qui surviennent à la frontière chypriote sont « un exemple de ce qui pourrait arriver si cette question n’est pas résolue de manière radicale », à un moment où le Liban est témoin d’opérations répétées de migration illégale à travers la mer vers Chypre pour se diriger vers l’Europe.

Concernant la question palestinienne, le Premier ministre libanais a appelé l'UE à faire pression sur l'occupation israélienne pour mettre fin à son agression continue contre le peuple palestinien et à œuvrer pour établir une solution finale globale et juste à la question palestinienne, appelant également la communauté internationale à faire pression sur l’occupation pour arrêter son « agression prolongée » contre le sud du Liban. (Fin)(A.B.)(G.K.)