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Les réflexions de Sanchez sur une éventuelle démission secouent l’Espagne

Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez.
Le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez.

MADRID, 25 Avril (KUNA) -- Dans une lettre ouverte publiée sur X, le Premier ministre espagnol, Pedro Sanchez, a affirmé réfléchir à démissionner à la suite de l’ouverture d’une enquête contre son épouse, Begona Gomez pour « corruption » et « trafic d’influence ». Une annonce qui a bouleversé la classe politique espagnole et mis dans la tourmente les Espagnoles qui s’inquiètent pour l’avenir du pays et sa stabilité politique.

En effet, une enquête préliminaire contre Begona Gomez pour « des délits présumés de trafic d’influence et de corruption » a été ouverte le 16 avril après une plainte de l’association d’extrême droite spécialisée dans les plaintes contre les leaders de la gauche espagnole « Maons limpias » (Mains propres). Et selon le site « El Confidencial », l’enquête porte en particulier sur les liens de Gomez avec le groupe espagnol de tourisme « Globalia », propriétaire de « Air Europa », à l’époque où la compagnie négociait avec le gouvernement un plan pour de sauvetage pour compenser les pertes causées par la Covid-19. Un plan qui a permis à la compagnie aérienne de toucher 475 millions d’euros en novembre 2020, issus d’un fonds de 10 milliards. La compagnie a été même la première entreprise à bénéficier de ce fonds dédié à soutenir les entreprises stratégiques en difficulté.   

Or, en cette année, Gomez dirigeait la fondation « UE Africa Center » qui avait signé un accord de parrainage avec « Globalia » en 2020 et aurait même participé à « une réunion privée avec son PDG Javier Hidalgo ».

« Je suis conscient qu’ils portent plainte contre Begona non pas parce qu’elle a fait quelque chose d’illégal, mais parce qu’elle est mon épouse », a expliqué Sanchez, accusant la droite et l’ultradroite de dépasser « les limites du respect à la vie de famille d’un chef du gouvernement » en délégitimant l’adversaire politique par le biais de plaintes « aussi scandaleuses que fausses ».

Dans sa lettre, le chef du gouvernement a président a évoqué la « stratégie de harcèlement et de destruction » suivi par la droite, faisant allusion de manière direct au président du Parti populaire, Alberto Feijoo, et au leader d’extrême droite Vox, Santiago Abascal. Sanchez a, aussi, parlé d’une alliance d’intérêt entre la droite et l’extrême droite qui ne cesse de se propager dans les démocraties occidentales. Sanchez a, en outre, promis de se présenter lundi 29 avril devant les médias et d’annoncer sa décision finale.

Il faut dire qu’une éventuelle démission de Sanchez aurait de lourdes conséquences pour les socialistes espagnols d’autant plus que la courbe de popularité de la droite monte crescendo. D’ailleurs, les sondages d’opinion placent Alberto Feijoo en tête des intentions de vote, loin devant Sanchez dont la cote a remarquablement dégringolé à cause de la loi de grâce accordée aux séparatistes catalans.

La démission serait encore plus désastreuse pour les socialistes qui seraient amenés à gérer deux campagnes électorales, européenne (9 juin) et régionale (Catalogne le 12 mai) sans leader. (Fin)(H.D.)(O.K.)