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Le Koweït célèbre son 20e anniversaire comme allié majeur des Etats-Unis hors l'OTAN

Son Altesse l'Emir du Koweït avec le président américain
Son Altesse l'Emir du Koweït avec le président américain

De Amna Al-Chamri

KOWEÏT, 31 Mars (KUNA) - Le Koweït célèbre, mardi, le 20e anniversaire de sa déclaration par les États-Unis comme allié majeur non membre de l’OTAN, considérant que les deux pays partagent des principes et des valeurs universels qui appellent au maintien de la paix et de la stabilité dans le monde et fournir une aide humanitaire aux pays du monde.

Ce statut, que le Koweït a acquis des États-Unis le 1er  avril 2004, a renforcé les relations bilatérales étroites et constitue le point culminant d'anciennes relations remontant à 1951, lorsque les États-Unis ont ouvert le premier consulat au Koweït.

Considérer le Koweït comme un allié stratégique des États-Unis signifie qu'il peut obtenir la technologie militaire moderne, en plus d'autres aspects économiques et scientifiques, tels que l'obtention d'un statut distinctif de partenaire permanant des États-Unis.

Le Koweït est devenu un allié stratégique et un partenaire de choix des États-Unis grâce à ses efforts visant à renforcer la sécurité et la stabilité et à réduire l'escalade dans la région du Moyen-Orient, en particulier son rôle de médiation et le rapprochement des points de vue dans un certain nombre de crises régionales et mondiales.

Concernant l'alliance stratégique entre les deux pays, le directeur par intérim du département de sciences politiques de l'Université du Koweït, Haila Al-Mukaimi, a déclaré à l'Agence de presse du Koweït (KUNA) que l’histoire des relations koweïtiennes-américaines ont traversé cinq étapes principales.

La première de ces étapes est celle des relations précoces, qui remontent à une période ancienne lors de laquelle l'hôpital américain a été construit et joué un rôle crucial dans cette étape précédant l'indépendance du Koweït et la création du consulat américain au Koweït en 1951.

Elle a expliqué que la deuxième étape était celle du début des relations diplomatiques en 1961, indiquant qu'après l'indépendance du Koweït, le consulat avait été transformé en ambassade en reconnaissance de la reconnaissance par les États-Unis du Koweït en tant qu'État indépendant jouissant de tous les droits. Les États-Unis ont donc été rapides et proactifs en reconnaissant et en soutenant le Koweït face aux allégations irakiennes à l'époque, ce qui est considéré comme une étape importante dans l'histoire des relations bilatérales.

La troisième étape est l'étape de la relation stratégique qui a émergé à la suite de la guerre Iran-Irak, où le Koweït a demandé aux États-Unis en 1986 d'apposer son drapeau sur les pétroliers koweïtiens pour garantir que son pétrole soit transporté vers le monde et que les pétroliers sont sous la protection d'un grand pays.

La quatrième étape est celle du renforcement considérable des relations stratégiques, comme l’en a témoigné la guerre de libération le Koweït, a ajouté l’universitaire.

La cinquième étape est le couronnement des relations américano-koweïtiennes en 2004 par la déclaration du Koweït comme allié majeur des États-Unis non membre de l'OTAN, ajoutant que cela intervenait après la visite de feu l'émir Cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah aux États-Unis.

 Al-Mukaimi a rappelé que les États-Unis restent la destination touristique la plus importante pour les Koweïtiens et la première destination pour leurs études, indiquant que les relations bilatérales se caractérisent par deux dimensions, officielle et populaire.

 Elle a expliqué que l'accès du Koweït à ce statut n'est pas une question simple, car un nombre limité de pays ont pu obtenir ce statut, à savoir leur adhésion à l'une des alliances militaires les plus importantes dirigées par les États-Unis d'Amérique. Ce qui reflète notamment le rôle central du Koweït dans le maintien de la paix et de la sécurité régionales et mondiales, ainsi que les efforts conjoints et la coordination des informations entre les deux parties.

Ce statut du Koweït lui confère un traitement spécial en matière de coopération militaire et d'accès à tous les équipements militaires, a-t-elle ajouté, indiquant que le Koweït parie toujours sur de tels partenariats internationaux, d'autant plus que sa région est une région turbulente et instable et qu'elle a besoin d’un rôle international pour renforcer sa sécurité.

 Al-Mukaimi a rappelé que l'obtention de ce statut par le Koweït renforce son rôle international dans le maintien de la paix et de la sécurité, ainsi que sa dimension humanitaire et de secours, d'autant plus qu'il est considéré comme un centre mondial de travail humanitaire depuis 2004, ce qui a renforcé son rôle de pays appelant pour la paix mondiale.

 Elle a déclaré que le Koweït a adopté de nombreuses initiatives liées au soutien à la paix et à la reconstruction, telles que les conférences sur la Syrie qu'il a organisées à la demande des Nations unies, en plus d'accueillir la conférence sur la reconstruction en Irak.

 Pour sa part, le professeur de sciences politiques à l'Université du Koweït, Abdallah Al-Shaiji, a considéré la déclaration du Koweït comme allié stratégique en dehors de l'OTAN est comme une forme de renforcement des relations entre le Koweït et les États-Unis.

Les États-Unis accordent un traitement spécial aux pays déclarés comme alliés majeurs, a-t-il rappelé, notant que seulement 18 pays disposent de ce statut en dehors de l'OTAN.

Il a expliqué que cette classification a commencé à l'époque du président américain Ronald Reagan en 1987 et s'est poursuivie jusqu'à ce que le président Joe Biden, qui a annoncé l'adhésion du Qatar et de la Colombie en 2022 en tant qu'alliés majeurs, notant que l'Égypte était le premier pays arabe à être déclaré comme tel en 1987, tandis que Bahreïn était le premier pays du Golfe en 2002.

 L’universitaire a précisé que trois pays du Golfe ont acquis le statut d'allié majeur des États-Unis en dehors de l'OTAN, à savoir Bahreïn, le Koweït et le Qatar, considérant qu'il s'agit d'une caractéristique distinctive en raison de l'échange d'informations de sécurité, de la formation des forces armées et la fourniture d’armes. (FIN)(A.CH.)(R.M.)