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Le refus de Washington d'opposer son veto à la résolution de cessez-le-feu à Gaza aiguise de nouvelles tensions avec l’entité occupante

Les dégâts causés par l'agression israélienne contre Gaza
Les dégâts causés par l'agression israélienne contre Gaza

Par Ahmed Al-Mizyed

WASHNIGTON, 26 Mars (KUNA) –- Les signes précurseurs de tensions entre les États-Unis et l'entité israélienne occupante sont manifestes, avec le refus de Washington d'opposer son veto à une résolution du Conseil de sécurité de l’Organisation des Nations unies (ONU) pour un cessez-le-feu à Gaza, exacerbant ainsi l'isolement international de l'entité occupante.

L'abstention des États-Unis au Conseil de sécurité reflète leur désaccord avec les politiques menées par l'occupant dans sa guerre contre Gaza, malgré les avertissements internationaux sur une famine imminente et le bilan de plus de 32 mille martyrs palestiniens, jusqu'à présent.

En conséquence de cette décision américaine, le Premier ministre de l'entité occupante, Benjamin Netanyahu, a abruptement annulé une visite prévue à Washington d’une délégation de hauts responsables pour discuter de la situation à Gaza. Cette annulation, en opposition à la position américaine, a été qualifiée de « soudaine et exagérée », par le Département d’État américain.

Bien que l’administration américaine ait confirmé que s’abstenir de voter au Conseil de sécurité « ne représente pas un changement dans la politique américaine », la prise d’une telle décision pour la première fois placerait sans aucun doute l’entité occupante en confrontation avec la communauté internationale et exacerberait son isolement international.

D'autre part, l'Autorité palestinienne, à travers son ambassadeur auprès de Belgique, de Luxembourg et de l'Union européenne (UE), Abderrahim Al-Farra, a salué la résolution onusienne, estimant que « malgré le retard important, elle ouvrirait la voie vers une fin à la guerre génocidaire commise par l’occupation israélienne contre le peuple palestinien ».

L'obstruction des aides humanitaires, l'affaissement de la population de Gaza et l'insistance à lancer une opération terrestre à Rafah, restent les points de désaccord les plus importants entre les États-Unis et l'entité occupante. Le coordinateur des communications stratégiques du Conseil de sécurité nationale des États-Unis John Kirby a, pour sa part, affirmé, lors d'une conférence de presse, la volonté constante d’un cessez-le-feu, de la libération de tous les otages et l’acheminement de davantage d'aides humanitaires, sans entraves, à la population de Gaza ».

« Bien que nous ne sommes pas d'accord avec toutes les dispositions contenues dans la résolution, nous soutenons les amendements apportés par les auteurs de la résolution, lors de ces derniers jours, et qui sont cohérents avec notre position de principe, selon laquelle tout texte de cessez-le-feu doit être accompagné d'un texte sur la libération des otages », a indiqué, le secrétaire d'État américain Antony Blinken, dans un communiqué.

Face à l'obstruction continue de l'entité occupante à l'aide humanitaire, les États-Unis avaient annoncé la création d'un port maritime temporaire sur la côte de la bande de Gaza pour fournir et acheminer des secours aux civils, tout en s'efforçant de larguer, quotidiennement, des dizaines de milliers de repas sur le nord de Gaza.

De son côté, le conseiller américain à la sécurité nationale, Jake Sullivan, a critiqué, dans plusieurs déclarations, l'insistance de l'entité occupante à lancer une opération militaire à Rafah, « au lieu de s'arrêter pour réévaluer l'état des choses et de se concentrer sur l'instauration de la stabilité dans les zones de Gaza ».

La pression interne s'accentue également sur l'administration du président américain Joe Biden en raison de sa politique de fourniture d'armes à l'entité occupante. Un groupe de sénateurs démocrates a envoyé, à la mi-mars, une lettre à Biden l'appelant à suspendre l'aide militaire. Durant ce temps, 19 démocrates au Sénat ont appelé l’administration de Biden à reconnaître un État palestinien démilitarisé, soulignant le « danger » des répercussions de la guerre menée par l’entité occupante contre la bande de Gaza. (Fin) (A.M.) (A.A.)