A+ A-

Les Etats-Unis tablent sur un solide partenariat avec l’Afrique pour contrer l’influence des Chinois et des Russes

Par Mustafa Al-Mrini

RABAT, 1er Avril (KUNA) -- Les Etats-Unis cherchent à renforcer le partenariat avec les pays africains afin de faire face à l'influence grandissante de la Chine et de la Russie dans la région et de restaurer le leadership américain dans cette région stratégique, devenue une arène de compétition internationale en raison de sa géographie et de ses ressources, ainsi que de son impact sur la paix et de la sécurité du monde.

Dans ce cadre, les visites des responsables américains se sont multipliées, à un rythme sans précédent, pour insister sur un message positif délivré aux dirigeants et aux peuples de la région, expliquant la volonté de Washington d'approfondir ses relations avec les partenaires africains en fournissant des aides, soutenir des projets de développement, encourager les opportunités d'investissement, stimuler la croissance économique, aider à faire face aux défis sécuritaires, et établir la stabilité et la sécurité dans toutes les régions du continent.

Le Sommet États-Unis-Afrique organisé par Washington en décembre 2022, avec la participation du président américain Joe Biden et d'une cinquantaine de dirigeants de pays africains, a constitué un tournant dans la stratégie américaine envers l'Afrique et a révélé l'ampleur de l'intérêt que l'administration américaine accorde au continent, celui que Washington avait longtemps considéré plutôt comme un « foyer de problèmes », plutôt qu’une terre d’opportunités.  Ainsi, Washington a changé de regard envers l’Afrique, devenue « l'avenir du monde ».

Pour concrétiser cette vision positive, la Maison Blanche a annoncé lors du sommet nombre d'initiatives visant à renforcer le partenariat avec les pays africains, notamment un investissement de 55 milliards de dollars en Afrique au cours des trois prochaines années, en plus d'allouer plus de 100 millions de dollars pour soutenir l'innovation et l'excellence au profit de la jeunesse africaine. De même, et le fonds américain « International Development Finance Corporation » (DFC) a annoncé des investissements d'une valeur de 369 millions de dollars dans divers pays du continent, notamment la sécurité alimentaire, les infrastructures et les énergies renouvelables, ainsi qu'un investissement de 350 millions de dollars pour soutenir l'Initiative de transformation numérique sur le continent africain.

Biden a également annoncé l'allocation de 2 milliards de dollars de nouvelle aide humanitaire au continent, en plus de 1,33 milliard de dollars par an de 2022 à 2024 pour combler la pénurie de cadres qualifiés dans le domaine de la santé dans les pays du continent, et 150 millions de dollars en de nouveaux financements pour lutter contre l'adaptation au changement climatique et encourager les investissements dans les infrastructures énergétiques propres du continent.

Au sommet, Biden a annoncé la création d'un poste spécial de représentant présidentiel pour coordonner les efforts concernant la mise en œuvre des initiatives du sommet.

 A la suite à ce sommet, un remarquable élan diplomatique américain s'est enclenché sur le continent africain à travers des visites successives de hauts responsables de l'administration américaine dans les pays du continent pour convaincre ses dirigeants du sérieux de l'effort américain pour construire un véritable partenariat avec les pays africains, qui tient compte les attentes des peuples en matière de développement et de prospérité économique, en soutenant les opportunités d'investissement et en renforçant la sécurité et la stabilité à travers le continent.

Au premier rang de ces officiels qui se sont rendus dans la région se trouve la vice-président américaine, Kamala Harris, qui a entamé le 26 mars dernier une tournée officielle dans trois pays africains, à savoir le Ghana, la Tanzanie et la Zambie, pour confirmer l'effort américain sur le continent africain et convaincre ses pays de l'importance des enjeux portés par la « nouvelle stratégie américaine envers l'Afrique », qui est la stratégie annoncée précédemment par le secrétaire d'État Anthony Blinken lors de sa visite en 2022 en Afrique du Sud, en République démocratique du Congo et au Rwanda.

La visite de Harris s'inscrit dans le cadre des tournées successives d'un certain nombre de responsables américains en Afrique, notamment la secrétaire au Trésor, Janet Yellen, qui s'est rendue au Sénégal, en Zambie et en Afrique du Sud en janvier dernier, et l'ambassadrice des États-Unis auprès des Nations unies, Linda Thomas-Greenfield, qui s'est rendue au Ghana, au Mozambique et au Kenya, puis la Première Dame, Jill Biden, qui s'est rendue en Namibie et au Kenya, et le ministre des Affaires étrangères, Anthony Blinken, qui s'est rendu au Niger et en Éthiopie le 16 mars. (FIN)(M.N.)(R.M.)