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Deux ans depuis le soulèvement du 17 octobre, les Libanais dans l’attente du nouveau Liban

BEYROUTH, 18 Octobre (KUNA) – Deux ans se sont écoulés depuis le déclenchement du soulèvement du 17 octobre 2019 au Liban, alors que les activistes libanais renouvèlent leur détermination à « créer le nouveau Liban ».

Les Libanais qui se sont employés à exercer des pressions durant les deux dernières années pour la formation d’un nouveau gouvernement qui met en œuvre les réformes et les sauve de la grave crise socio-économique, commémorent le soulèvement populaire du 17 octobre dans le contexte d’un évènement sécuritaire qui s’est imposé sur la conjoncture locale : des accrochages armés éclatés jeudi dernier dans la région de Tayouneh, faisant 7 morts et un grand nombre de blessés. Un évènement qui a placé le pays devant une nouvelle réalité, qui érige de nouveau les barrages confessionnels, qui étaient disparus lors des revendications populaires unifiées depuis deux ans.

En attendant l’échéance des prochaines législatives au printemps de 2022, le journaliste Johnny Mnayyar a déclaré à l’Agence de presse du Koweït (KUNA) que le soulèvement populaire de 2019 était provoqué par les mauvaises conditions socio-économiques et la corruption, ce qui lui a permis de mobiliser un grand nombre de protestataires, réclamant le changement de la classe politique.

Selon le journaliste libanais, le panorama a changé avec les récentes évolutions sécuritaires et confessionnelles, ce qui a imposé les craintes pour la paix civile.

Il a précisé qu’il faut attendre les prochains jours pour comprendre la tournure que prendront les faits.

Pour sa part, le journaliste Tony Issa, interviewé par (KUNA), a expliqué que le pays est devant un nouveau tournant décisif de l’histoire de la crise.

Il a estimé que le gouvernement en place avait une chance de gérer la crise grâce aux prochains compromis locaux et régionaux, notant toutefois que les efforts du cabinet ont été avortés à l’ombre des derniers évènements.

Selon Issa, les récentes évolutions causeront davantage de détérioration financière et économique, ce qui se répercutera sur la situation sécuritaire.

Il a expliqué que la conjoncture actuelle ne signifie pas que le Liban s’apprête à plonger dans le chaos, notant que les évènements pourraient faire partie d’une image plus large en train d’être tracée dans la région.(FIN)(A.K.)(D.CH.)