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Le 31e anniversaire de l'invasion irakienne, une plaie du monde arabe qui a montré la fermeté de la détermination koweïtienne

Discours du défunt Emir, Cheikh Jaber Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, à l'ONU en 1990
Discours du défunt Emir, Cheikh Jaber Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, à l'ONU en 1990

KOWEÏT, 2 Août (KUNA) – Le 2 août de chaque année, le monde entier se souvient de l’invasion irakienne qui a provoqué une profonde plaie pour l'humanité en général et le monde arabe en particulier, après que l’ancien régime irakien dirigé par son président Saddam Hussein ait rompu les liens de fraternité musulmane et arabe en envahissant les terres koweïtiennes en 1990.

Malgré le chagrin qu’elle suscite, l’invasion a montré la solidité de la volonté politique koweïtienne, appuyée par un soutien populaire pour revendiquer le droit koweïtien afin de contrecarrer l'agression et soutenir la légitimité.

Durant cette crise sans précédent, l'Emir défunt Cheikh Jaber Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah et le Prince Héritier et Premier ministre, feu Cheikh Saad Al -Abdallah Al-Salem Al-Sabah, accompagné de feu l’Emir de l'humanité Cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah, qui était alors vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, ont mobilisé le soutien international et arabe aux Koweïtiens.

Plus de 30 pays se sont joints à une coalition militaire internationale pour libérer le Koweït lors de la guerre de libération, la deuxième guerre du Golfe, la mission a été accomplie en 40 jours.

La quasi-totalité des pays arabes ont exprimé leur approbation de l'intervention militaire pour expulser les troupes irakiennes, et le monde entier a entendu la voix de l'Arabie saoudite, l'Egypte, la Syrie et du Conseil de coopération du Golfe (CCG) pour confirmer le droit koweïtien et dénoncer ce crime odieux.

Les pays arabes ont cherché à élargir le cercle de la condamnation internationale de l'invasion, insistant sur la nécessité du retrait des forces irakiennes, du rétablissement de la légitimité koweïtienne tout en élargissant le cadre de la participation à la coalition militaire internationale qui était en cours de mobilisation par les Etats-Unis, avec la coopération active de l'Egypte et de la Syrie.

Les dirigeants politiques koweïtiens ne se sont pas isolés de leur environnement du Golfe. Les membres du CCG ont pris l'initiative d'agir forts de leur conviction que toute attaque contre un pays membre en est contre le CCG.

Les pays du CCG ont représenté le noyau de l'action politique et diplomatique rejetant l'agression et exigeant le retrait irakien des terres koweïtiennes sans conditions. Leurs ministres des Affaires étrangères ont tenu une réunion d'urgence au Caire le 3 août 1990, en marge des réunions du Conseil de la Ligue arabe.

Les efforts du CCG ont réussi à convoquer le sommet arabe d'urgence au Caire le 10 août 1990. Il a été précédé par deux réunions des ministres des Affaires étrangères arabes et des ministres des Affaires étrangères de l'Organisation de la Conférence islamique les 3 et 4 du même mois.

Les pays du CCG ont contribué activement à la promulgation d'une série de résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU pour garantir le retrait des forces de l'ancien régime irakien et le rétablissement de la légitimité, y compris la résolution 660 du 3 août 1990, qui condamne l'invasion et qui a exigé un retrait immédiat et inconditionnel, et la résolution 678 du 29 novembre 1990, qui a autorisé l'utilisation des moyens nécessaires pour soutenir et mettre en œuvre les résolutions et le rétablissement de la paix et de la sécurité internationales dans la région, conduisant à d'autres résolutions émises pour retirer les effets de l'agression.

Les positions des pays du CCG ont abouti aux décisions prises par le onzième sommet du Conseil de coopération à Doha en décembre 1990, où ils ont confirmé leur détermination à résister face à l’agression.

Les pays du CCG ont joué un rôle clé dans le processus de libération du Koweït en employant des moyens politiques et diplomatiques et en mobilisant leurs capacités militaires et matérielles pour la libération qui a été réalisée fin février 1991 et qui est célébrée le 26. Elle a également œuvré pour exiger la mise en œuvre des résolutions pertinentes du Conseil de sécurité et la suppression des effets de l'invasion et de l'occupation.

Les effets du crime se sont étendus à tous les aspects de la vie dans la région, en particulier les aspects économiques sans occulter les victimes koweïtiennes qui ont obstinément défendu la patrie.

Au niveau irakien, et après le début de la guerre de libération, l'ancien régime a perdu la quasi-totalité de ses forces et il a recouru à la politique de la terre brûlée en mettant le feu à plus de 700 puits de pétrole sur les terres koweïtiennes et en creusant des tranchées qu'il a remplies de pétrole et de mines, ainsi que le déversement d'énormes quantités de pétrole dans les eaux du Golfe, ce qui a causé des dommages environnementaux.

Dès la fin de la guerre de quarante jours avec la défaite des forces de l'invasion, la politique étrangère du Koweït envers l'Irak entre 1990 et 2001 a adopté une approche ferme et résolue fondée sur les résolutions du Conseil de sécurité, notamment la résolution n° 687 de 1991.

Le Koweït ne considérait pas le peuple iraquien comme un ennemi mais comme victime du régime en place à l'époque. Il a soutenu le peuple avec lequel il est lié par des liens de voisinage, de religion et de sang, et une aide leur a été envoyée après la libération, notamment pour les déplacés du nord et du sud.

Les manifestations du soutien du Koweït au peuple irakien ont été diverses et variées, et ce depuis 1993 et le Croissant-Rouge du Koweït a commencé à envoyer des aides aux déplacés irakiens en Iran depuis avril 1995. En Irak, il a également accordé en 2015 des secours aux déplacés avec des dons financiers de valeur variable.

Outre l'engagement pris par le Koweït en juillet 2016 de fournir une aide humanitaire à l'Irak d'un montant de 176 millions de dollars lors de la Conférence des donateurs qui s'est tenue sous les auspices d'autres pays à Washington, il a accueilli en février 2019 une conférence internationale pour la reconstruction de l'Irak après que le gouvernement irakien a annoncé la libération de la ville de Mossoul de Daech en juillet 2017, une conférence qui a vu des promesses de contributions de 30 milliards de dollars.

La politique koweïtienne a cherché à ouvrir une nouvelle page des relations entre les deux pays. La visite de feu l’Emir Cheikh Sabah Al-Ahmad Al-Jaber Al-Sabah le 29 mars 2012, à la tête de la délégation koweïtienne au sommet arabe tenu à Bagdad à l'époque, fut la première visite des dirigeants koweïtiens en Irak depuis l'invasion et elle a été suivie d'une autre visite officielle en Irak le 19 juin 2019.

Les efforts du Koweït se poursuivent en parallèle avec leurs homologues irakiens pour renforcer les relations bilatérales, soutenir l'esprit de coopération et de compréhension, et avancer dans l'intérêt des deux pays et peuples frères. (FIN)(M.B.)(N.A.)