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Fitch confirme la note souveraine du Koweït à (A.A) avec une perspective stable

L'agence de notation Fitch Ratings
L'agence de notation Fitch Ratings

KOWEIT, 7 Avril (KUNA) -- L'agence de notation Fitch Ratings a confirmé, mardi, la note souveraine du Koweït pour l'année 2020 à (A.A) avec une perspective stable.

Dans son rapport sur la notation du Koweït, publié sur son site Internet, l’agence a estimé que les conditions financières exceptionnellement solides du Koweït représentent les atouts de sa cote de crédit souveraine, malgré la paralysie institutionnelle et la lenteur à relever les défis des finances publiques à cause de la forte dépendance au pétrole.

« Le généreux État de providence et le rôle économique important du secteur public posent des défis croissants aux finances publiques, et les indicateurs de gouvernance et du climat des affaires sont nettement inférieurs à la moyenne de leurs fours dans la notation (A.A) », a-t-elle ajouté.

L'agence a estimé les actifs souverains étrangers nets gérés par la Haute instance publique de l’investissement à environ 529 milliards de dollars américains, soit 472% du produit intérieur brut, ce qui est le plus élevé parmi les pays classés par l'agence.

Elle a expliqué que cette valeur comprend l'actif net du Fonds de réserve pour les générations futures, estimé à 489 milliards de dollars, et que la valeur de ce fonds augmente constamment en raison des transferts annuels continus d'environ 10% du total des recettes publiques de l'État.

Fitch s'attend à ce que la valeur du Fonds de réserve général diminue pour la sixième année consécutive en raison du recours du gouvernement au fonds pour financer le déficit budgétaire et rembourser les dettes intérieures.

Elle s'attend, également, à ce que le budget de l’Etat enregistre un déficit d'environ 20% du PIB, soit environ 7,3 milliards de dinars (environ 21,9 milliards de dollars américains) au cours de l'exercice 2020/2021, reflétant les hypothèses de base de l'agence selon lesquelles le brut Brent atteindra environ 35 et 45 dollars le baril respectivement en 2020 et 2021.

Elle a estimé qu'il ne devra pas y avoir de réponse majeure à la politique financière contre le choc des prix du pétrole, la pandémie continue du coronavirus (Covid 19) et les élections de l'Assemblée nationale en octobre 2020.

Selon la méthodologie du ministère des Finances en calculant les transferts au Fonds de réserve pour les générations futures et en excluant les revenus d'investissement du gouvernement, l'agence s'attend à ce que le budget enregistre un déficit budgétaire supérieur à 33% du PIB, contre un excédent d'environ 1% du PIB au cours de l'exercice 2019/2020.

L'agence s'attend à ce que les avoirs extérieurs du Fonds de réserve générale soient presque épuisés au cours de l'exercice 2020/2021, en supposant que le gouvernement reprendra ses emprunts au Fonds des générations futures pour financer le déficit budgétaire à partir de l'exercice 2021/2022.

Elle a montré que le Fonds de réserve pour les générations futures permettra au Koweït de financer les niveaux actuels du déficit budgétaire pour les décennies à venir, mais il nécessite l'approbation de l'Assemblée nationale, soulignant que le gouvernement fait maintenant pression à nouveau pour adopter la nouvelle loi sur la dette publique et n'envisage pas de modifier les dispositions régissant le Fonds pour les générations futures. Fitch a souligné la possibilité de prendre d'autres mesures exceptionnelles pour assurer le service de la dette en temps opportun.

Elle a noté que le gouvernement a fait des progrès minimes dans son programme de réformes, qui vise à renforcer sa position financière de base, à améliorer l'environnement des affaires et à renforcer le rôle du secteur privé dans la création d'emplois pour les jeunes.

L'agence a estimé que le PIB réel du Koweït n'atteindra pas la croissance en 2019, en raison de la réduction de la production pétrolière du Koweït conformément à l'accord de réduction de la production (Opep +) et du retard dans le développement des raffineries de pétrole dans le cadre de la mise en œuvre du projet environnemental de carburant.

Elle s'attend à ce que le PIB réel connaisse une croissance positive pour 2020, coïncidant avec l'augmentation de la production de pétrole et le démarrage des installations de raffinage qui ont été développées, bien qu'elle prévoie une récession  des secteurs non pétroliers à la suite de la propagation du coronavirus cette année.

Quant au secteur bancaire, elle a indiqué qu’il a la capacité d'absorber les pertes sur créances douteuses grâce à de bons ratios de capitalisation, de liquidité et de rentabilité. Elle a estimé que le secteur privé est considéré comme un principal créancier extérieur et investisseur majeur dans la région, ce qui explique les perspectives d'une croissance intérieure relativement acceptable.

Elle a souligné que cela soutient le solde du compte courant et la position extérieure globale nette, que l'agence estime à 514% du PIB en 2018, ce qui dépasse la position nette des actifs souverains étrangers d'environ 50% du PIB.

Selon Fitch, les indicateurs externes et financiers du Koweït sont très sensibles aux variations des prix et des niveaux de production de pétrole, notant qu'un changement du prix moyen d'un baril de pétrole à environ 10 dollars le baril par rapport au niveau des hypothèses de base modifiera l'équilibre du budget public d'environ 9% du PIB.

L'agence estime que l'augmentation de la production de pétrole d'environ 100 000 barils par jour entraînera un excédent du solde du budget public d'environ 1% du PIB. (Fin) (G.K) (O.K)