A+ A-

Liban : Le déficit énergétique aggrave la crise économique

BEYROUTH, 28 Jan (KUNA) – La dégradation de la situation économique au Liban est accentuée avec la multiplication des coupures d’électricité, les tensions monétaires et bancaire ainsi que la pénurie de carburant, qui est devenue l’une des revendications des protestataires.

Les coupures d’électricité sont nature à freiner l’activité économique, amis elles plongent dans le noir des zones entières pour de longues heures. Ces derniers jours, les ménages n’ont accès à l’électricité que huit heures par jour. Contraints de combler ce déficit par l’utilisation de générateurs électriques, les ménages payent ainsi une double facture, l’une pour la compagnie d’électricité et l’autre pour les propriétaires des générateurs.

Le ministère libanais de l’Energie avait rassuré dans un communiqué que les stocks de carburant disponibles sont largement suffisant, et ce jusqu’à la fin de février, et que l’électricité est disponible pour une période allant de 16 à 21 heures à Beyrouth et de 8 à 10 heures dans les autres zones du pays.

En revanche, le président du syndicat des propriétaires de stations de pétrole, Sami Albarakes, a expliqué à l’agence de presse du Koweït (KUNA) que les importateurs de carburant exigent le règlement d’une partie des livraisons en dollars américains, ce qui fait grimper les prix du carburant au-delà des tarifs administrés par le ministère de l’Energie.

Et tout problème chez les stations de carburant se répercutent automatiquement sur les propriétaires de générateurs électriques, auxquels les ménages font appel pour combler le déficit électrique.

Le chercheur en énergie, Marc Ayoub, a indiqué à Kuna que le déficit de l’alimentation électrique sera aggravé en 2020 puisque le budget de l’Etat a consacré un milliard de dollars pour le ministère de l’Energie, ce qui ne permet de couvrir que neuf mois des besoins en carburant. Les ménages se trouveront alors dans l’obligation de passer chez les propriétaires de générateurs électriques.

L’expert a rappelé que le plan dévoilé, l’année dernière, par le gouvernement a été prometteuse, mais les obstacles politiques n’ont pas permis de réaliser les grosses œuvres programmées pour renforcer la production de l’électricité.

La réforme du secteur de l’électricité est l’une des conditions nécessaires pour assurer le déblocage des fonds contractés lors de la conférence de Paris en 2018, a noté le chercheur.

Le Liban dépense annuellement entre un et deux milliards de dollars dans la subvention du carburant, soit près de 30% de son déficit budgétaire. (FIN)(A.K.)(R.M.)