A+ A-

FMI : L'économie koweïtienne a enregistré une croissance de 0,7% en 2019

Le Fonds monétaire international(FMI)
Le Fonds monétaire international(FMI)

KOWEÏT, 27 Janvier (KUNA) -- Le Fonds monétaire international (FMI) a diffusé, lundi, la déclaration de fin de sa mission au Koweït du 7 au 20 janvier dans le cadre des consultations périodiques pour 2020, montrant que la croissance de l'économie locale a atteint 0,7% en 2019.

Le gouverneur de la Banque centrale du Koweït, Mohammad Al-Hachel, a évoqué dans une déclaration à l'Agence de presse du Koweït (KUNA), le contenu de la déclaration de fin de mission notamment la nature des défis structurels auxquels est confrontée l'économie koweïtienne et les moyens d'y faire face, et les efforts déployés par la Banque centrale pour renforcer la solidité du secteur bancaire et financier.

Il a indiqué que la déclaration de fin de mission s'articule sur trois axes principaux à savoir les développements macro-financiers actuels au Koweït, les attentes macroéconomiques et les risques auxquels elles sont confrontées, et la discussion des politiques.

Dans sa déclaration publiée sur son site Internet, le FMI a salué l'amélioration de la croissance des activités non pétrolières au Koweït, qui a atteint environ 3% en 2019, grâce aux dépenses publiques et à la consommation. La déclaration indique que la croissance du secteur pétrolier a été affectée par la baisse des prix du pétrole et des quantités de sa production, le produit intérieur brut réel du secteur pétrolier s'étant contracté d'environ 1% compte tenu de la prolongation de l'accord Opep+, visant à réduire la production pétrolière, et, par conséquent, on estime que l'économie locale atteindra une croissance d'environ 0,7% en 2019 par rapport à environ 1,2% en 2018.

Selon la mission, la production de pétrole du Koweït a légèrement augmenté cette année pour atteindre 2,7 millions de barils par jour (bpj), menant à une croissance du PIB réel du secteur pétrolier d'environ 0,3%. La mission a prévu, également, que la croissance du PIB réel des secteurs non pétroliers d'environ 3% cette année, accélèrera la croissance à 3,5% à moyen terme, soutenue par une augmentation des dépenses publiques, de l'emploi et de la croissance du crédit, la croissance du PIB réel atteignant environ 1,5 en 2020 et 2,7% à moyen terme.

La mission a rappelé que le solde du budget général a enregistré - après déduction des allocations du Fonds de réserve pour les générations futures et hors revenus d'investissement du gouvernement - un déficit d'environ 8% du PIB pour l'exercice 2018 – 2019, «le gouvernement n'ayant pas été en mesure de s’endetter depuis octobre 2017», dans l'attente de l'approbation par l'Assemblée nationale de la nouvelle loi sur la dette publique, l’obligeant à faire recours au Fonds de réserve générale pour combler les déficits budgétaires.

Elle a prévu que l'excédent du compte courant de la balance des paiements du Koweït diminue à environ 8,5% du PIB en 2019 à cause de la baisse des exportations de pétrole et de hausse des importations. Elle a noté la bonne performance du secteur bancaire, qui s’est reflété par le ratio d'adéquation des fonds propres, qui a atteint environ 17,6% en septembre 2019, et l'abondance de liquidité dont bénéficient les banques locales à court terme, tandis que le taux de prêts irréguliers nets après déduction des provisions spécifiques a enregistré des niveaux bas d'environ 1,2% du portefeuille total de prêts, qui montre l'amélioration de la qualité des actifs des banques.

Elle a indiqué que le ratio de couverture des provisions pour prêts irréguliers est passé à environ 229% et que les produits d'intérêts nets ont diminué à cause de la réduction de la marge des taux d'intérêts sur les prêts bancaires et du coût des fonds qui devront accélérer la croissance du crédit avec des flux potentiels supplémentaires de capitaux et l'abondance de la liquidité bancaire.

La mission a salué la stratégie de surveillance prudentielle de la Banque centrale qui a contribué à maintenir la flexibilité du secteur bancaire. Elle a exprimé son appui à l’élaboration d’une étude approfondie du total des outils de couverture afin de garantir la flexibilité du secteur financier, d'empêcher l'accumulation de risques systémiques et de parvenir à un équilibre prudent entre les objectifs de stabilité financière et de croissance économique.

Elle s’est félicité des progrès accomplis vers la création d'un organe juridique central à la Banque centrale pour réduire les risques résultant de la différence de jurisprudence des banques musulmanes. La mission a déclaré : « Les mesures financières que le gouvernement a l'intention de prendre pour relever les défis existants à court terme sont limitées, se concentrant sur les mesures à sa disposition qui ne nécessitent pas de modifications législatives, identifiant ainsi un ensemble d'options de rationalisation des dépenses publiques ».

La mission s'attend à ce que les besoins de financement du gouvernement augmentent rapidement et que le solde du budget public passe d'un excédent de 5,5% du PIB en 2019 à un déficit de la même valeur en 2025. Elle a prévu que le solde budgétaire enregistrera des déficits financiers cumulés d'environ 180 milliards de dollars au cours des six prochaines années. Elle a fait savoir que l'imposition d'une taxe sur la valeur ajoutée de 5% élargira l'assiette fiscale, générera des revenus stables pour le budget, aidera à optimiser le niveau de performance de l'administration fiscale et, par-delà, faciliter l’imposition d’un impôt sur le revenu et des taxes sur les produits de luxe.

Elle a estimé que des efforts devront être fournis pour renforcer la gestion des crises et établir des cadres pour régler les conditions des banques en cas de défaillance, notant que le Koweït a élaboré un projet de loi et qu’il a engagé des discussions internes sur un plan approprié pour garantir les dépôts dans le pays. (Fin)(F.K.)(N.A.)