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Etudier l’arabe au Koweït, une expérience enrichissante

Les deux étudiants français, Warda Boukraa et Mathieu Bufkens, à l'Université du Koweït
Les deux étudiants français, Warda Boukraa et Mathieu Bufkens, à l'Université du Koweït

Par Omar Kammoun

KOWEÏT, 21 Mai (KUNA) -- « C’est une belle expérience qui aura, sans doute, des répercussions positives sur ma carrière professionnelle ». Warda Boukraa, étudiante en transport et logistique internationales, est confiante et convaincue que son expérience au Koweït lui permettra d’ajouter une nouvelle corde à son arc et de se distinguer par rapport à ses collègues.

« Dans la région lyonnaise, plusieurs entreprises de transport et de logistique ont des clients dans les pays arabes, surtout dans la région du Golfe. Maîtriser la langue arabe sera donc un atout considérable. Cela m’aidera à bien accomplir mon travail. Je serai plus alaise que les autres avec tout ce qui est documents et procédures administratifs en langue arabe. Je veux être une véritable valeur ajoutée grâce à ce programme offert par le Koweït », précise-t-elle. 

Française d’origine algérienne, Warda ignore tout de la langue arabe. « Je suis née et j’ai grandi en France. Mes parents parlent le dialecte algérien, qui est loin de l’arabe littéraire. J’avais donc besoin d’une expérience académique pour pouvoir apprendre les règles de la langue arabe », avoue la jeune cadre.

La bourse offerte par le Koweït aux étudiants français, âgés entre 18 et 27 ans, voulant suivre des cours d’arabe à l’Université du Koweït était donc l’occasion à ne pas rater pour Warda et son collègue Mathieu Bufkens, dans la mesure où elle leur permet d’améliorer leurs connaissances en langue et en culture arabe.

« Certes je ne suis pas d’origine arabe, mais je me suis toujours intéressé au monde et à la culture arabe. J’ai déjà eu une première expérience à Dubaï et je vis actuellement une deuxième expérience dans un autre pays du Golfe », explique le jeune français.

Etudiant en master « Mondes arabes et musulmans » à la célèbre Paris-Sorbonne, il sait pertinemment que pour comprendre la culture d’un peuple, il est indispensable de maîtriser sa langue et connaître son histoire. « Etudier l’arabe au Koweït est doublement bénéfique, dans la mesure où l’environnement externe est davantage favorable, qu’ailleurs, à l’apprentissage de la langue et à la découverte de la culture du pays. Tout l’entourage incite et pousse à faire plus d’efforts et à découvrir un monde différent du mien », estime-t-il. Néanmoins, la tâche n’est pas si facile et est même compliquée. « Je ne maîtrise pas l’arabe, et les Koweïtiens ne parlent par le français. Le contact est donc très difficile. Il est même rare », regrette le jeune étudiant.

L’insertion au sein de la société koweïtienne s’est donc avérée un rude exercice que, toutefois, Mathieu Bufkens ne le déplore pas. « C’est tout à fait logique. Il y a, d’abord, la langue puis la culture qui bloquent tout. Nous venons d’un monde différent avec une culture différente », explique-t-il. Heureusement que cela ne l’a pas empêché de prendre de l’initiative et d’aller à la découverte du pays et de ses spécificités. « Je n’ai pas assez de moyens pour aller partout, mais je fais de mon mieux…Je vois partout des chantiers. C’est un bon signe. Il y a une dynamique qui se dessine à l’horizon. Je pense que le Koweït sera davantage meilleur dans les années à venir », estime le futur expert du monde arabe.

Contrairement à lui, Warda Boukraa n’a pas trouvé beaucoup de difficultés à créer des amitiés. « Je vis dans un foyer universitaire, le contacte entre les étudiantes est donc facile et est même naturel. J’ai aussi quelques amies koweïtiennes », se félicite l’étudiante qui avoue, néanmoins, ne pas pouvoir profiter assez. « Le niveau de vie est assez élevé ici. En tant qu’étudiante avec des moyens financiers limités, je ne peux me permettre de tout faire, ni de suivre le rythme de mes collègues…Dans tous les cas je suis heureuse de vivre cette expérience si enrichissante sur les plans professionnel ou personnel », avoue l’étudiante.

Même constat pour Mathieu Bufkens qui malgré les contraintes qu’il a dû contourner, il estime l’expérience enrichissante pour son avenir de futur expert des mondes arabe et musulman. Le seul bémol est qu’une année est une période si courte pour apprendre convenablement une langue aussi riche et aussi compliqué que l’arabe. (Fin)(O.K.).