ERBIL, 14 Oct (KUNA) – Le minaret de Mudhafaria est l’un des monuments islamiques les plus anciens et les plus imposants d'Erbil, dans le Kurdistan irakien et est, ainsi que la citadelle, une référence historique de la ville, selon des archéologues.
Ce minaret est devenu célèbre pour la beauté de son paysage et l'architecture de ses bâtiments. Il a été construit par le Sultan Muzaffar al-Din Abu Sa'eed al-Kawkaboori, le beau-frère de Salaheddine Al-Ayyoubi au XIIe siècle, alors qu'il était le wali de l'émirat d'Erbil à l'époque d'Atabeg.
L'ancien directeur général du département des antiquités d’Erbil, Kanaan al-Mufti, a déclaré, dimanche, à l’Agence de presse du Koweït (KUNA) que le minaret se situe dans la partie est de la ville et il est surmontée d’une mosquée appelée la vieille mosquée, où il n’y a plus que des vestiges.
Il a expliqué qu’à l'intérieur du monument, deux escaliers mènent au sommet et que les touristes qui les empruntent ne se croisent qu’au début de leur démarche, relatant les légendes qui disent que l’architecte, Massoud Murad, a eu cette idée pour conserver le minaret en bon état.
750 ans après sa construction, le gouvernement du Kurdistan s’est intéressé à ce minaret, confiant sa restauration à une entreprise spécialisée dans la réhabilitation de sites archéologiques qui s’en est occupée en 2008.
Il a ajouté que les autorités locales de la province d’Erbil ont transformé les terres environnantes en 2006 en un vaste parc de 80 mille mètres carrés, afin de mettre en exergue ce monument archéologique d'une part et le rénover en un site touristique d’autre part.
De son côté, l'archéologue Shirzad Cheikh Mohammed a déclaré à KUNA que l'objectif de la construction du minaret- qui ressemble d’ailleurs aux tours inclinées – est l’observation du croissant de lune du Ramadan ou l’avènement des fêtes ou la surveillance des routes pour contrer toute attaque extérieure.
Le minaret se compose de deux étages, un souterrain et un supérieur. Le premier a une forme géométrique octogonale et le second a une forme cylindrique de petit diamètre avec plusieurs fenêtres pour l’éclairage, a-t-il ajouté.
Il a fait savoir que la hauteur totale était d'environ 45 mètres avant que le sommet ne soit détruit par un puissant orage dans les années 20 du siècle dernier. Il a perdu 8 mètres et n'a plus que 37 mètres et des murs décorés de briques rouges. Ce type de construction est relativement résistant aux catastrophes naturelles.
Le journaliste Abdullah Abdulrahman a, quant à lui, révélé à KUNA que le minaret fait partie de l'histoire ancienne de la civilisation de la Mésopotamie et de son patrimoine archéologique.
Il a ajouté que la zone autour du monument était récemment la plus grande décharge de déchets à Erbil mais qu'elle est désormais une attraction importante pour les touristes, affirmant que malgré tous les efforts, certains vestiges témoignent toujours de l'ampleur des destructions subies par de nombreux monuments en Irak. (FIN)(N.A).