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La mosquée Ketchaoua d’Alger, un chef-d'œuvre de l’architecture ottomane

L'entrée principale de la mosquée.
L'entrée principale de la mosquée.

ALGER, 19 Mai (KUNA) -- Au centre de la capitale algérienne, et située dans la basse Casbah d'Alger, la mosquée Ketchaoua est un chef-d'œuvre de l’architecture ottomane qui exprime l'esprit de la civilisation en raison de son histoire et de son style de construction unique, qui symbolise l'ère de la domination ottomane de l'Algérie.

La mosquée, particulièrement importante pour les Algériens, a été fondée au XVIIe siècle, en 1612 et occupe une superficie de plus de mille mètres carrés. Elle a été agrandie en 1794, sous le gouvernement de Dey Hassan, pour prendre sa forme architecturale ottomane actuelle.

La mosquée a su conserver son histoire, au fil des siècles. Elle se dresse sur le front de mer de la capitale algérienne qui mène vers les ruelles de l'ancien quartier de la Casbah, aujourd'hui devenu un marché populaire algérien.

La signification et le symbolisme de ce monument religieux et sa renommée sont attribués à sa longue histoire et à son lien avec la résistance des Algérois contre la colonisation française, depuis 1830, et leur position contre le commandant des forces françaises, le général De Rovigo. Ce dernier, dans un mouvement provocateur sans précédent, a transformé la mosquée en une écurie.

Cependant, la provocation du général français a rencontré une résistance féroce de la part des musulmans, qui s'étaient rassemblés à l'intérieur de la mosquée, refusant de partir. Ils ont ainsi été attaqués et massacrés par les Français dans un incident historique qui a conduit à la désignation de la place qui se trouve sous la mosquée, après l'Indépendance de l'Algérie en 1962, de Place des Martyrs, en commémoration de ce massacre.

Le général De Rovigo réussit ensuite à faire de la mosquée une église où les chrétiens ont célébré leur première prière de Noël le 24 décembre 1832.

Dans ce contexte, le chercheur en histoire et en patrimoine de l'Algérie, le professeur Allak Karim, a déclaré, samedi, que la mosquée représente un chef-d'œuvre architectural ottman unique et a été appelée Ketchaoua par rapport au marché qui se tenait sur la place adjacente. Un marché que les Turcs appelaient le « marché de la chèvre », ce qui signifie en turc Ketchaoua.

Il a ajouté que le visiteur de la mosquée découvre la succession de monuments sur ce chef-d'œuvre architectural, y compris une collection de magnifiques écrits, décorations et inscriptions ottomanes de versets du Coran, peints par le calligraphe ottoman Ibrahim Jakarhi.

Toutefois, une partie de ces inscriptions a été arrachée des murs de la mosquée en 1855 et envoyée vers un musée en France. Elle a été remplacée par des inscriptions chrétiennes et des dessins reflétant la réalité culturelle et religieuse française dans une tentative d'oblitérer l'histoire de la mosquée.

Le symbolisme du monument et son statut auprès des Algériens en général et des habitants de la capitale en particulier, ont incité le gouvernement à signer un accord avec le gouvernement turc pour superviser le processus de restauration de la mosquée. (Fin). (M.Kh.) (G.K.).