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Le Koweït accueille un atelier pour élaborer la stratégie anti-blanchiment d'argent pour les pays du Golfe

secrétaire général du CCG, Jassem Al-Budaiwi
secrétaire général du CCG, Jassem Al-Budaiwi

KOWEÏT, 8 Septembre (KUNA) – Le Koweït a accuelli, lundi, l’atelier visant à élaborer la stratégie anti-blanchiment d'argent pour les pays du Golfe, sous le patronage du premier vice-Premier ministre et ministre de l'Intérieur, Cheikh Fahad Youssef Saoud Al-Sabah, et en présence du secrétaire général du Conseil de coopération des États arabes du Golfe (CCG), Jassem Al-Budaiwi, le procureur général conseiller, Saad Al-Safran, et le sous-secrétaire par intérim du ministère de l'Intérieur, le général de division Ali Al-Adwani.

Dans son discours d'ouverture de l'atelier, organisé en coopération avec l'Office régional des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC), qui se poursuivra jusqu'au 11 septembre, le secrétaire général du CCG a déclaré que les effets du blanchiment d'argent ne se limitent pas à la stabilité économique, mais alimentent également le terrorisme et le crime organisé, menaçant ainsi la paix et la sécurité internationales.

Il a ajouté que, selon les estimations mondiales, le volume du blanchiment d'argent se situe entre 2 et 5 % du produit intérieur brut (PIB) mondial, soit entre 800 et 2.000 milliards de dollars.

Il a expliqué que les États du CCG sont pleinement conscients, compte tenu de leur situation géographique, de leur position économique et de leur ouverture au monde, que toute faille dans leurs systèmes financiers ou réglementaires pourrait être exploitée pour acheminer des fonds illicites ou financer des activités menaçant leur sécurité, de la région et du monde.

Les États du CCG, a-t-il ajouté, ont promulgué des lois pour dissuader ces risques, soulignant la nécessité d'adopter une stratégie de sécurité globale pour le Golfe afin de lutter contre le blanchiment d'argent, fondée sur le principe de sécurité collective et traduite en plans pratiques, dissuasifs et efficaces.

Lorsque les États du CCG ont lancé leur vision 2024 pour la sécurité régionale, ils ont souligné l'importance de développer des systèmes législatifs pour lutter contre le financement du terrorisme et le blanchiment d'argent, a rappelé Al-Budaiwi.

Cet atelier représente une étape importante dans l'action commune du Golfe pour lutter contre l'une des criminalités transfrontalières les plus dangereuses, qui non seulement menace notre sécurité économique et financière, mais a également des répercussions sur la stabilité de nos sociétés et la réputation de nos systèmes commerciaux et financiers aux niveaux régional et international, a précisé le chef du CCG.

 Il a souligné l'engagement du Secrétariat général, en coordination avec les ministères de l'Intérieur et les autorités compétentes des États du CCG, à garantir que cette stratégie soit globale et intégrée, autour de cinq axes principaux proposés.

Le premier axe concerne l'élaboration d'une législation et de politiques de sécurité favorables, le deuxième axe porte sur les opérations, les enquêtes et la coordination conjointe en matière de sécurité, en créant des groupes de travail du Golfe, alors que le troisième axe se concentre sur l'analyse technologique et sécuritaire, en investissant dans l'intelligence artificielle, l'analyse des données financières et la connectivité électronique sécurisée pour l'échange d'informations sur les crimes financiers entre les ministères de l'Intérieur et les autorités compétentes.

Le quatrième axe concerne le suivi et la confiscation, en créant des mécanismes de traçage des fonds illicites liés aux crimes liés à la drogue, à la corruption, au terrorisme et à la traite des êtres humains, et en mettant en œuvre des opérations conjointes de saisie, de gel et de confiscation, tout en renforçant la coopération internationale en matière de recouvrement des avoirs.

Le cinquième axe est celui de la formation et la sensibilisation à la sécurité, par la préparation de programmes spécialisés pour les agents des ministères de l'Intérieur, l'élaboration de manuels opérationnels unifiés et la mise en œuvre de campagnes de sensibilisation pour les secteurs à risque. (FIN)(H.D.)(R.M.)